Le lundi 11 janvier 2021 à 15:26 - MAJ lundi 11 janvier 2021 à 15:41
INFO ACTU17.Deux agents de la RATP faisaient des heures supplémentaires, dans une autre fonction. C'est lors d'une patrouille que les policiers de la Brigade anticriminalité du centre ont repéré ces deux femmes dans une Peugeot 308, peu après 21 heures. La voiture, dont le moteur était allumé, était mal stationnée dans la rue de la Lune (IIe), près du métro Bonne Nouvelle. A l'intérieur, les policiers ont remarqué la présence de trois personnes. Soudain, l'un des occupants - un jeune homme - est sorti et a pénétré dans un immeuble.
La voiture est repartie en direction de la rue de Cléry. Les fonctionnaires ont décidé de procéder au contrôle du véhicule. La conductrice s'est arrêtée. Deux femmes entièrement habillées en agent de la RATP étaient à bord. La conductrice n'avait pas sa ceinture de sécurité et une forte odeur de cannabis se dégageait de l'habitacle. Les policiers ont vite remarqué un joint qui était posé sur l'accoudoir.
Cocaïne, MDMA et cannabis
La jeune femme au volant âgée de 34 ans qui vit à Pantin (Seine-Saint-Denis) est rapidement passée aux aveux. Avec sa passagère de 28 ans, elle était en pleine livraison de drogue, durant le couvre-feu, et venait de vendre de la drogue au jeune homme. Une méthode couramment appelée "Uber shit" dans le jargon policier.
Les deux femmes ont reconnu qu'elles étaient des agents de la RATP. D'ailleurs, une plaque de l'établissement public était posée sur le tableau de bord. Avaient-elles l'intention d'utiliser leur tenue de la RATP pour passer inaperçues ? Très certainement. Elles ont été interpellées et ont remis aux forces de l'ordre la drogue qu'elles transportaient : deux pochons de cocaïne, deux pochons de MDMA, un sachet d'herbe de cannabis et la somme de 280 euros en numéraire qu'elles avaient récupérée durant leur tournée. La cigarette artisanale a également été saisie et contenait bien du cannabis. En outre, elles avaient chacune sur elle une bombe lacrymogène.
Elle était droguée au volant
Les deux complices ont été placées en garde à vue. Une fois au commissariat, le dépistage de drogue salivaire a montré que la suspecte au volant conduisait sous l'emprise de cannabis et de cocaïne, dont elle a reconnu être une consommatrice régulière. Cette dernière a été déférée au tribunal à l'issue de sa garde à vue et pourrait être jugée dans le cadre d'une comparution immédiate. Sa passagère a quant à elle fait l'objet d'une ordonnance pénale.
Le confinement puis le couvre-feu ont renforcé cette méthode de livraison à domicile des dealers, prêts à tout pour satisfaire leurs clients. En mai dernier dans la capitale, une femme s'était habillée en infirmière pour sa tournée "Uber shit", alors même qu'elle ne travaillait pas dans le domaine médical. Plus récemment à Toulouse (Haute-Garonne), un homme a été interpellé avec près de 11 kilos de cannabis dans sa voiture. Ce dernier percevait 200 euros par jour avec cette activité.