Le mercredi 6 mai 2020 à 12:43
INFO ACTU17. Confrontés au confinement, les dealers usent de nombreux stratagèmes pour continuer à livrer leurs clients. Le flair des policiers à vélo a permis l'interpellation d'une femme qui réalisait des transactions de drogue ce mardi, en plein cœur de Paris.
Une patrouille de police à vélo se trouvait sur le boulevard Montmartre dans le IIe arrondissement vers 15h45. Les fonctionnaires ont aperçu une femme au volant d'une Ford Fiesta qui semblait perdue. La conductrice ne cessait de regarder son téléphone qui lui servait de GPS. Ils ont décidé de procéder à son contrôle et se sont aperçus qu'elle portait une blouse d'infirmière avec un badge où le nom d'une femme était inscrit.
La conductrice a été invitée à présenter son permis de conduire et la carte grise du véhicule. Elle n'avait aucun des deux documents. Quant à son attestation de sortie, elle n'était pas remplie. Au cours du contrôle, les policiers ont remarqué de nombreuses alertes de l'applicationSnaptchat, souvent utilisée par les dealers, sur le téléphone de la contrevenante.
La jeune femme a donné verbalement son identité, qui n'était pas celle inscrite sur le badge de sa blouse, et a indiqué avoir 25 ans, précisant être domiciliée à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Interrogée sur le motif de son déplacement durant le confinement, cette dernière s'est emmêlée dans ses propos.
Elle avoue qu'elle ne travaille pas dans le domaine médical
Devant l'état de stress de la conductrice, les policiers lui ont demandé si elle n'était pas en train de livrer des produits stupéfiants. Cette dernière est rapidement passée aux aveux. Elle a sorti un sachet plastique de son soutien-gorge qui contenait quatre pochons de cocaïne et l'a remis aux forces de l'ordre. Elle a alors été interpellée avant d'être placée en garde à vue.
La mise en cause transportait une quinzaine d'autres pochons de cocaïne soit une vingtaine de grammes en tout, mais également plusieurs billets de 50, 20 et 10 euros, pour un total de 370 euros.
Lors de son audition, elle a reconnu qu'elle était en train de livrer de la drogue au domicile de plusieurs clients et qu'elle avait mis cette blouse d'infirmière avec ce badge pour passer inaperçue, alors qu'elle ne travaille pas dans le domaine médical.
De faux livreurs Deliveroo ou Uber
Une technique similaire à celle utilisée par des dealers à deux-roues qui portent des vestes de la société Deliveroo ou Uber, en espérant ne pas être contrôlés par les forces de l'ordre. Encore ce lundi dans le IVe arrondissement, un homme à vélo qui avait un sac de transport Deliveroo a fait l'objet de vérifications. Il a finalement été interpellé et placé en garde à vue puisqu'il transportait un peu plus de 300 grammes de cannabis et 6 grammes de cocaïne. Il a rapidement reconnu qu'il ne travaillait pas pour cette société et qu'il avait acheté ce sac pour faire ses livraisons de drogue, en espérant ne pas se faire remarquer.
Les interpellations de ce type se multiplient dans la capitale depuis le début des mesures de confinement, mises en place pour freiner la pandémie de coronavirus. Dans le secteur du Forum des Halles (Ier) le même jour, un homme qui marchait rue Saint-Denis a fait l'objet d'un contrôle de la part des policiers de la Brigade territoriale de contact (BTC). Ce dernier transportait 300 grammes de résine de cannabis dans sa sacoche. Il a été placé en garde à vue.
"En ce moment, toutes les techniques sont bonnes pour les dealers qui veulent passer inaperçus dans Paris", nous explique une source policière. "Ils essaient aussi de plus en plus d'envoyer des femmes pour effectuer les livraisons à domicile, pensant que cela sera moins flagrant". Une stratégie qui n'a en tout cas pas fonctionné pour cette femme déguisée en infirmière.