Près de 70% des policiers d'une compagnie de CRS en arrêt de travail : «Certains sont proches du burn-out»

Les policiers de la compagnie de CRS 51 basée à Saran (Loiret) n'en peuvent plus.
Près de 70% des policiers d'une compagnie de CRS en arrêt de travail : «Certains sont proches du burn-out»
Illustration. (Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 25 avril 2019 à 14:40 - MAJ jeudi 25 avril 2019 à 17:42

Ils devaient assurer la sécurité du déplacement à Tours (Indre-et-Loire) du Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nuñez et de la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa, mais ils sont à bout de souffle.

48 des 61 CRS étaient en effet en arrêt de travail ce jeudi matin rapporte Ouest-France, soit près de 70% des effectifs. "Ils sont exténués physiquement et moralement" explique Christophe Granger, délégué UNSA Police de la Région Ouest au quotidien.

"Ils peuvent faire 35 h en deux jours. Certains sont proches du burn-out"

"Des mois qu’ils sont sur la brèche (...) Leur repos physiologiques ne sont pas respectés. Ils enchaînent les vacations à un rythme effréné. Ils peuvent faire 35 h en deux jours. Certains sont proches du burn-out", a ajouté le syndicaliste, précisant que ces collègues n'avaient pas "la reconnaissance de leur direction".

Interrogé par le journal, l'un des policiers a fait part de ses horaires intensifs de travail. "Nous avons fait 88 heures en une semaine" a-t-il expliqué. "Lundi, nous avons fait une vacation de 15 h à 3 h du matin, à Tours. Mardi, à la suite des fusillades à Nantes, nous avons travaillé de 17 h à 3 h du matin dans les quartiers nantais. Mercredi, de 18 h à 23 h, à Tours", décrit le policier.

Il devait reprendre son service tôt ce jeudi matin. "Et il aurait fallu qu’on démarre ce jeudi matin à 6h pour le déplacement du secrétaire d’État. Nous n’en pouvons plus !"

"Le mouvement pourrait s’étendre à d’autres compagnies"

Un signe de protestation qui pourrait s'étendre à d'autres Compagnies républicaines de sécurité selon Christophe Granger. "Si l’emploi reste aussi intensif et que la direction centrale ne veut pas en mettre en place les solutions que nous leur proposons, le mouvement pourrait s’étendre à d’autres compagnies".

A la demande des différents syndicats de police, une cellule de veille sur les risques psychosociaux a été mise en place ce lundi pour les policiers de la CRS 51, qui ont réclamé en urgence une réunion de crise.