Le mardi 28 juillet 2020 à 22:11
D'abord diffusée sur Snapchat puis reprise sur d'autres réseaux sociaux, la vidéo que nous avons pu consulter ne laisse pas de place au doute. Une adolescente est déshabillée et rouée de coups par une autre jeune fille, pendant que deux complices filment la scène.
La séquence a été publiée sur internet ce week-end. Les policiers ont pris connaissance de ces violences en la visionnant. On peut y voir la victime, accroupie et recroquevillée dans un couloir, subir une série de coups portée par une autre mineure. Cette dernière lui crache dessus, lui arrache son pull, puis son t-shirt et enfin son soutien-gorge.
Les policiers ont rapidement pu établir que la scène avait été filmée à Saint-Étienne. L'enquête, ouverte pour « violences aggravées » et « agression sexuelle », a été confiée dimanche après-midi à l'Unité de protection sociale (UPS) du commissariat local, relate Le Progrès.
Trois suspects identifiés
Les policiers ont déterminé que l'agression avait eu lieu dans le quartier de Bellevue, et ils ont identifié ses protagonistes. La victime est une adolescente de 14 ans. Elle a été auditionnée. La jeune fille soupçonnée de l'avoir agressée, âgée également de 14 ans, est actuellement hospitalisée et n'a pas pu être entendue.
« Toutes les deux ont un parcours personnel difficile et se sont connues dans un foyer où elles étaient toutes les deux placées », a indiqué le procureur de la République, David Charmatz. Il a tenu à souligner que cette agression ne revêt pas de caractère raciste.
Les deux complices, auteurs de la vidéo, sont des garçons âgés de 15 ans. Ils ont été auditionnés par les enquêteurs en charge de ce dossier, rapporte France Bleu. Le duo est soupçonné d'avoir filmé la scène, de l'avoir diffusée, et d'avoir incité à la commission de ces faits. Le magistrat a rappelé que depuis une loi de 2014 destinée à punir sévèrement le happy slapping (le fait de diffuser une agression filmée, ndlr), les deux garçons encourent les mêmes peines que l'auteure principale.
Les policiers vont désormais s'attacher à cerner les contours de ces violences, et notamment l'origine du différend qui oppose la victime et l'auteure des coups.