Le mercredi 31 janvier 2024 à 11:43
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est exprimé sur France 2 ce mercredi matin pour évoquer la mobilisation des agriculteurs qui secoue actuellement le pays. Au cours de son interview, le ministre a exprimé son souhait de laisser les agriculteurs poursuivre leur mouvement tout en les encadrant strictement, posant des "lignes rouges" claires : l'interdiction de pénétrer sur le marché de Rungis, dans les aéroports parisiens et dans la capitale elle-même.
Gérald Darmanin a prévenu que toute transgression de ces interdictions entraînerait une réaction ferme de l'exécutif, affirmant que "si cette 'contrepartie' n'est pas respectée, nous ne laisserons pas faire". Il a souligné l'importance du dialogue en cours avec le Premier ministre et a rappelé l'implication du président de la République Emmanuel Macron, attendu au Conseil européen, où certaines des revendications des agriculteurs seront abordées.
«Les agriculteurs ne sont pas des délinquants»
Malgré les tensions, le ministre a reconnu la légitimité de la protestation agricole, rappelant que "les agriculteurs ne sont pas des délinquants" et qu'il n'était "pas question de les évacuer". Cette approche se veut une réponse mesurée à la "souffrance" exprimée par les agriculteurs, sans recourir à la force des CRS, comme Darmanin l'avait déjà évoqué le 25 janvier sur TF1.
"Je me refuse d’envoyer des CRS sur des gens qui travaillent", a-t-il martelé ce mercredi matin.
️ "Les agriculteurs ne sont pas des délinquants [...] et il n'est pas question de les évacuer"
Gérald Darmanin rappelle ses "lignes rouges" : ne pas rentrer dans Paris, Rungis ou les aéroports parisiens. #Les4V @GDarmanin #BlocusDeParis pic.twitter.com/G3jXLsJ0dc
— Telematin (@telematin) January 31, 2024
«Plus de 100 points de blocage»
La mobilisation, marquée ces derniers jours par environ "10 000 manifestants" et "plus de 100 points de blocage" à travers la France, est le reflet d'un mécontentement profond malgré les récentes annonces de Gabriel Attal visant à apaiser la situation. Les agriculteurs, selon Gérald Darmanin, "respectent les règles qu'on leur donne" pour le moment, une observation qui souligne un équilibre précaire entre le droit de manifester et la nécessité de maintenir l'ordre public.
Alors que le ministre insiste sur une politique de tolérance et de dialogue, il est également visé par des critiques concernant sa stratégie, étant accusé d'appliquer deux poids deux mesures, en comparaison à d'autres mouvements sociaux.