Conflit Israël-Iran : Emmanuel Macron annonce un renforcement du dispositif Sentinelle

À la suite des frappes israéliennes contre des sites iraniens, Emmanuel Macron a annoncé le renforcement du dispositif Sentinelle et alerté sur les risques régionaux et internationaux. Le président a mis en garde contre la menace nucléaire iranienne et les répercussions possibles sur la sécurité et l’économie mondiale.
Conflit Israël-Iran : Emmanuel Macron annonce un renforcement du dispositif Sentinelle
Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse, le vendredi 13 avril 2025. (capture écran vidéo)
Par Actu17
Le samedi 14 juin 2025 à 00:21

Emmanuel Macron a annoncé ce vendredi 13 juin un renforcement du dispositif Sentinelle pour "faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national", après les frappes d'une ampleur inédite menées par Israël contre des sites militaires et nucléaires en Iran.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les forces israéliennes ont lancé une série d'attaques contre des installations iraniennes. Plusieurs hauts responsables iraniens ont été tués. Téhéran a promis une riposte "destructrice", accentuant un climat de tension déjà très fort au Moyen-Orient.

Face à cette escalade, le chef de l’État a convoqué ce vendredi matin un Conseil de sécurité et de défense nationale "sur la situation et ses conséquences pour notre pays". Emmanuel Macron a ensuite précisé qu'"avec les ministres concernés, nous avons pris toutes les décisions pour faire face aux évolutions de la situation et pour assurer la sécurité des Français partout sur notre territoire".

Le président de la République a détaillé la position française depuis le palais de l’Élysée. "Israël a conduit ces dernières heures des attaques contre l’Iran, son programme nucléaire et ses missiles. La France n’a pas participé à la conduite de ces frappes", a-t-il déclaré. Il a ajouté que les attaques israéliennes "ont repris cet après-midi et devraient probablement durer. C’est une étape nouvelle dans la guerre qui se joue dans la région".

Près de 7000 soldats mobilisés chaque jour

Sur le terrain national, Emmanuel Macron a donc confirmé le renforcement du dispositif Sentinelle, qui mobilise chaque jour près de 7000 soldats pour protéger les lieux de culte, sites sensibles, écoles, sites touristiques, gares et aéroports. Ce dispositif avait été créé au lendemain des attentats de janvier 2015.

"Plusieurs mesures ont aussi été actées pour garantir la sécurité de nos ressortissants et de nos troupes et de nos ambassades dans la région. Je demande à nos compatriotes de ne pas se rendre sur place, quel que soit le prétexte", a déclaré Emmanuel Macron, précisant que "notre dispositif militaire dans la région est quant à lui en alerte".

Le président a également tenu à souligner la menace posée par le programme nucléaire iranien. "L’Iran a continué d’enrichir de l’uranium, sans aucune justification civile, et à des niveaux désormais très proches de ce qui est nécessaire pour un enjeu nucléaire, accumulant près de 40 fois plus d’uranium enrichi que ce qu’il lui était autorisé", a-t-il déploré. "L’Iran s’est affranchie de toutes ses obligations vis-à-vis de la communauté internationale".

Il a poursuivi : "L’Iran porte une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région, a soutenu le Hamas, le Hezbollah et les Houthis, et retient toujours deux otages français, Cécile Kohler et Jacques Paris". Selon lui, "le risque de cette marche vers l’arme nucléaire par l’Iran menace la région, l’Europe et plus généralement la stabilité collective. Nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l’Iran possèderait l’arme atomique".

Enfin, Emmanuel Macron a évoqué la situation humanitaire à Gaza. "Ces dernières heures ne doivent pas nous détourner de la nécessité d’établir un cessez-le-feu permanent à Gaza, assorti de la libération de tous les otages et d’une aide massive à la population palestinienne, soumise à un bloc humanitaire injustifiable", a-t-il conclu, réaffirmant sa volonté de reconnaître "un État de Palestine, démilitarisé, reconnaissant l’existence et la sécurité d’Israël".

Le président a également averti : "L'économie mondiale peut être impactée, qu'il s'agisse des routes commerciales et des menaces sur le détroit d'Ormuz, qu'il s'agisse des capacités de production pétrolière mondiale".