La France n'acceptera plus de nouveaux «imams détachés» à partir du 1er janvier annonce Gérald Darmanin

Le gouvernement annonce l'arrêt de l'accueil de nouveaux imams "détachés" à partir du 1er janvier, avec un changement de statut requis pour ceux déjà présents après le 1er avril 2024. Cette mesure s'accompagne d'une stratégie visant à augmenter le nombre d'imams formés en France.
La France n'acceptera plus de nouveaux «imams détachés» à partir du 1er janvier annonce Gérald Darmanin
Gérald Darmanin arrivant à l'Élysée, le 28 avril 2022. (Sébastien Muylaert/maxppp)
Par Actu17
Le samedi 30 décembre 2023 à 11:56

Le gouvernement, dans une décision annoncée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, met fin à l'accueil de nouveaux imams "détachés", c'est-à-dire envoyés par d'autres pays, à partir du 1er janvier. Cette politique, initiée par Emmanuel Macron, vise à renforcer le contrôle sur les influences étrangères dans la pratique de l'islam en France.

En début 2020, Emmanuel Macron avait exprimé sa volonté de mettre fin à l'accueil de ces imams, au nombre d'environ 300, originaires de divers pays comme l'Algérie, la Turquie, et le Maroc. Parallèlement, l'accent a été mis sur la formation des imams en France, une initiative destinée à assurer une plus grande adéquation des enseignements religieux avec les principes républicains.

À partir du 1er avril 2024, les imams détachés présents en France devront changer de statut. Un cadre spécifique sera mis en place pour permettre aux associations gérant les lieux de culte de recruter et de salarier directement les imams. Cette mesure ne vise pas à empêcher les imams étrangers de prêcher en France, mais plutôt à s'assurer qu'ils ne soient pas rémunérés par un État étranger. Le gouvernement ne remet cependant pas en cause la venue des "imams du ramadan", des religieux venus pour le mois sacré musulman. Le but est de concilier respect des traditions religieuses et conformité aux principes républicains.

Le gouvernement entend également soutenir l'accès à des formations universitaires pour les imams, avec des programmes comme ceux lancés en 2023 par l'institut français d'islamologie. Cette initiative s'inscrit dans le cadre plus large de la lutte contre le "séparatisme islamiste" et vise à renforcer l'intégration des pratiques religieuses dans le tissu social français.

En février 2022, le Forum de l'islam de France (FORIF) a été lancé pour mieux organiser le culte musulman et représenter de manière plus adéquate la deuxième religion du pays. Cette instance, toutefois, rencontre des difficultés à s'imposer dans le paysage fragmenté de l'islam en France.