Le lundi 30 juin 2025 à 19:14
Christian Estrosi, maire Horizons de Nice, son épouse Laura Tenoudji-Estrosi, et Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, ont été placés en garde à vue à Marseille ce lundi 30 juin 2025 dans le cadre d’une enquête judiciaire portant sur l’organisation d’événements dans la ville de Nice (Alpes-Maritimes).
Une dizaine de personnes ont été convoquées, selon une source proche du dossier. Les investigations, initialement ouvertes à Nice, ont été transférées à la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille et sont désormais regroupées dans un seul et même dossier. Elles visent à éclaircir les conditions d’organisation et de financement de deux manifestations organisées en 2023 à Nice : le concours Eurovision Junior, produit et diffusé par France Télévisions, et le Nice Climate Summit, colloque sur l’environnement co-organisé par le média économique La Tribune.
Dans un communiqué publié vendredi, France Télévisions avait confirmé "la convocation de sa présidente, Delphine Ernotte Cunci, ainsi que de salariés du groupe et d’une filiale pour être entendus dans le cadre d’une enquête judiciaire portant sur l’organisation d’événements dans la ville de Nice". Le groupe a ajouté qu’il "collaborera pleinement à cette enquête (et) entend réserver ses explications aux autorités judiciaires".
Jean-Christophe Tortora, président de La Tribune et directeur général de CMA Média, a également été convoqué, selon Mediapart et une source proche du dossier.
Le parquet de Marseille a précisé que les enquêtes sont notamment ouvertes pour "détournement de fonds publics", "prise illégale d’intérêts" et "faux en écriture publique".
Une première enquête avait été déclenchée à la suite d’un signalement formulé par des élus écologistes niçois concernant le Nice Climate Summit. Laura Tenoudji-Estrosi, chroniqueuse à Télématin sur France 2 depuis 2000 et épouse de Christian Estrosi depuis 2016, devait y animer deux tables rondes. L’événement avait été subventionné par la ville et la métropole à hauteur de 526 175 euros. Face à la polémique, elle avait finalement renoncé à y participer. La ville de Nice et la métropole avaient alors précisé dans un communiqué qu’elle devait intervenir au colloque "à titre bénévole" et qu’elle collaborait avec le média économique.
Concernant l’Eurovision Junior, l’enquête s’intéresse notamment au choix de confier à Laura Tenoudji-Estrosi la coanimation de la cérémonie d’ouverture. La municipalité dirigée par son époux avait soutenu l’événement à hauteur de 605 000 euros.
La mairie de Nice et une filiale de France Télévisions avaient été perquisitionnées le 3 avril 2025. Il s’agissait de la deuxième perquisition en mairie dans le cadre de cette affaire, la première ayant eu lieu le 14 novembre 2024.
Dans une brève déclaration, la ville de Nice a indiqué que "la loi impose le respect du secret de l’enquête nécessaire à la sérénité des investigations qui serait compromise par toute forme d’instrumentalisation politique".