Féminicide en Ille-et-Vilaine : Tatiana Mevel avait déposé deux plaintes contre son ex-compagnon avant d’être tuée

Le parquet de Saint-Malo a livré de nouveaux éléments sur le meurtre de Tatiana Mevel, 36 ans, survenu dans la nuit du 8 au 9 août 2025 à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine). Mère de trois enfants, elle avait déposé deux plaintes contre son ex-compagnon et agresseur. L'homme a été mortellement neutralisé par les gendarmes lors d'une intervention visant à l'interpeller.
Féminicide en Ille-et-Vilaine : Tatiana Mevel avait déposé deux plaintes contre son ex-compagnon avant d’être tuée
Tatiana Mevel était âgée de 36 ans.
Par La Rédaction
Le mardi 12 août 2025 à 23:22

Tatiana Mevel, 36 ans, a été tuée dans la nuit du 8 au 9 août dernier à Saint-Jouan-des-Guérets (Ille-et-Vilaine) par son ex-compagnon de 38 ans. Selon le parquet de Saint-Malo, cette mère de famille est la 97e victime de féminicide en France depuis le début de l’année.

D’après les éléments communiqués par le parquet, le soir du drame, Tatiana Mevel se trouvait chez elle avec ses deux filles, âgées de 15 et 17 ans, lorsqu’elle a aperçu son ancien compagnon en bas de son immeuble. Elle est descendue pour aller à sa rencontre. Une altercation a alors éclaté. L’homme lui a porté plusieurs coups de couteau au cou, dont deux mortels, avant de quitter les lieux.

Une «plainte pour harcèlement»

Le parquet précise que Tatiana Mevel avait déposé deux plaintes dans les semaines précédant les faits. La première, le 18 juillet 2025, enregistrée au commissariat de Saint-Malo et qualifiée par les enquêteurs de "plainte pour harcèlement". Dans ce document, "elle affirmait ne jamais avoir été victime de violences physiques, verbales ou sexuelles ni de menace de mort de la part de l’intéressé". Elle indiquait s’être séparée début juillet et expliquait que depuis, son ex-conjoint "lui envoyait de nombreux messages, tentait de la joindre fréquemment par téléphone et se présentait régulièrement à son domicile".

La seconde plainte a été déposée le 2 août 2025 à la gendarmerie de Châteauneuf-d’Ille-et-Vilaine, la victime "suspectait son ancien concubin d’avoir dégradé son véhicule". "Le 8 août 2025, ces deux enquêtes étaient en cours", rappelle le parquet.

Le pistolet à impulsion électrique n'a pas suffi

Après l’agression, le suspect a pris la fuite en voiture en direction de son domicile à Taden (Côtes-d’Armor), poursuivi par les forces de l’ordre. Les gendarmes l’ont localisé alors qu’il récupérait une machette dans son véhicule. Selon le parquet, il a adopté une attitude menaçante et a brandi l’arme en direction des militaires. Un tir de pistolet à impulsion électrique (PIE) a été effectué mais n’a eu aucun effet. L’un des gendarmes a alors ouvert le feu à deux reprises, tuant l’agresseur.

Le militaire a été placé en garde à vue dans les locaux de l'Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN). Le parquet a finalement décidé de remettre le gendarme en liberté.

Tatiana Mevel, ancienne employée municipale de Saint-Jouan-des-Guérets, laisse derrière elle trois enfants : deux adolescentes de 15 et 17 ans, ainsi qu’un fils âgé de 8 ans. La garde des deux filles présentes lors du drame a été confiée à l’aide sociale à l’enfance.