Le mercredi 4 octobre 2023 à 20:45
Face à une insécurité grandissante liée au trafic de drogue, l'Université Aix-Marseille a pris la décision radicale de fermer temporairement son site Colbert. Cette fermeture affecte environ 1500 étudiants et une cinquantaine de personnels. Si la décision a été saluée par certains comme nécessaire, elle soulève également des questions sur la façon de gérer la sécurité à long terme dans ce quartier défavorisé du centre-ville de Marseille.
"Comme vous le savez, après des mois d’inquiétude et d’alerte, le doyen de la faculté d’économie et de gestion du site Colbert à Marseille a pris la décision de fermer l’accès à ce bâtiment aux étudiants et aux personnels, faute de pouvoir assurer leur sécurité", a déclaré Eric Berton, président de l'Université Aix-Marseille. Cette décision prendra effet dès ce vendredi après les cours et est prévue jusqu'au 13 octobre, dans l'espoir "de trouver des solutions pour résoudre le problème".
Selon le président, les cours seront "assurés en distanciel et les personnels, pour certains, seront redéployés ou en télétravail". Il précise que ce choix "est le pire" qui puisse lui être "donné de faire tant l’accueil et le bien-être de nos étudiants sont au cœur" de l’engagement de l’université.
La situation sécuritaire autour du site Colbert s'est dégradée au fil des ans, avec l'apparition de points de deal de drogue à proximité. Malgré cela, une source universitaire a souligné qu'il existe une "vraie volonté d’Aix-Marseille Université de rester au cœur de Marseille".
"Au-delà de nos propres propositions pour améliorer la sécurité du site et de ses abords, j’en appelle à votre mobilisation et votre coopération pour que l’ensemble des acteurs institutionnels de notre territoire trouve des réponses adaptées et rapides afin de sécuriser ce quartier et le cadre de vie de nos étudiants et personnels", a ajouté Eric Berton.
«Sur la forme, cela pose un problème de méthode»
Face à cette situation, la préfète de police des Bouches-du-Rhône, Frédérique Camilleri, citée par France Bleu, propose la mise en place d'une "garde policière statique" aux abords du site. Elle regrette toutefois un manque de communication de la part de l'université, indiquant que "sur la forme, cela pose un problème de méthode parce que les derniers échanges que j'ai pu avoir avec le président de l'université, début septembre, faisaient état d'une satisfaction quant au dispositif mis en place pour la rentrée".
En un mois, 29 interpellations pour trafic de drogue ont eu lieu sur ce secteur du 1er arrondissement de Marseille, soulignant l'urgence de la situation. La question demeure sur la manière de rétablir la sécurité et l'ordre dans ce quartier en proie à de multiples défis.