Pénurie de carburants : le gouvernement n'exclut pas d'intervenir pour lever les blocages prévient Olivier Véran

"Le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai, sans quoi nous prendrons nos responsabilités", a déclaré le porte-parole du gouvernement ce mardi matin.
Pénurie de carburants : le gouvernement n'exclut pas d'intervenir pour lever les blocages prévient Olivier Véran
Olivier Véran, lors d'une conférence de presse après un Conseil des ministre, le 20 juillet 2022. (Fred Dugit / Maxppp)
Par Actu17
Le mardi 11 octobre 2022 à 09:40

Alors que près d'une station-service sur trois était en difficulté ce lundi soir, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a réclamé ce mardi matin sur RTL la fin des blocages des raffineries par les grévistes "sans délai", évoquant la "possibilité d'intervenir".

"La grève a duré, elle dure, trop longtemps et elle a des conséquences. Il y a même des territoires en France dans lesquels les centres de dépôt fonctionnent normalement mais il y a un tel afflux de consommation que ça crée des situations de tension", a justifié l'ancien ministre de la Santé. "Je suis totalement du côté des Français, des automobilistes et je leur dis ceci : le gouvernement appelle à ce que la totalité des blocages soient levés sans délai, sans quoi nous prendrons nos responsabilités, c’est-à-dire que nous pourrions être amenés à les lever".

Olivier Véran a également évoqué la situation dans les deux entreprises touchées par la grève. "Chez Exxon, le dialogue social a payé. Un accord majoritaire a été trouvé entre les syndicats et le patronat et donc nous considérons qu’il n’y a plus aucune raison qu’il y ait le moindre blocage sur l’une des centrales de raffinerie ou des centres de dépôt d’Exxon", a-t-il déclaré.

"Dans le cadre de Total, le groupe a mis sur la table l’ouverture d’un dialogue social, d’une négociation sur les salaires. Les syndicats de type CFDT se sont engagés et ont appelé à s’inscrire dans le cadre de ce dialogue social. La CGT continue à appeler à bloquer. Nous considérons que ceci est excessif, anormal puisque c’est une grève préventive alors qu’un dialogue sur les salaires va s’ouvrir", a poursuivi Olivier Véran.

«L'intérêt général dépasse les intérêts de la CGT et de Total»

"Le blocage du pays n’est pas acceptable", a également lancé le ministre de l'Économie Bruno Le Maire ce mardi matin, sur le plateau de franceinfo. "Si la CGT refuse catégoriquement d'engager cette discussion salariale, nous n'aurons pas d'autres moyen que de réquisitionner les moyens nécessaires pour libérer les dépôts et faire fonctionner les raffineries", a-t-il prévenu, ajoutant que "l'intérêt général dépasse les intérêts de la CGT et de Total". "Le timing se chiffre plutôt en termes d'heures, à la limite de jours, que de semaines parce que ça n'a que trop duré".

Ce lundi, la CGT a reconduit son mouvement de grève qui dure déjà depuis deux semaines. Deux des trois raffineries de TotalEnergies et les deux sites français d’Esso-ExxonMobil sont concernés. L'organisation syndicale réclame des augmentations salariales. À 18 heures lundi, 29,4% des stations-service étaient en difficulté dans le pays.