Le lundi 24 juillet 2023 à 17:20
La colère des forces de l'ordre continue de grandir suite au placement en détention provisoire d'un membre de la brigade anti-criminalité (BAC) de Marseille, soupçonné de violences en réunion sur un jeune homme de 21 ans, durant les violentes émeutes survenues dans la nuit du 1er au 2 janvier. Plusieurs centaines de policiers se sont mis en arrêt maladie ou en service minimum ces derniers jours, partout en France. Dans une interview ce dimanche, le directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, a de son côté estimé qu'"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison".
En réaction, Olivier Leurent, le président du tribunal judiciaire de Marseille, s'est exprimé dans un communiqué ce lundi pour rappeler que "l'indépendance de la justice est un principe constitutionnel et une garantie de l’État de droit". Il a appelé "à la mesure afin que l'institution judiciaire puisse poursuivre les investigations indispensables à l'enquête à l'abri des pressions et en toute impartialité", soulignant que "l'indépendance de la justice est un principe constitutionnel et une garantie essentielle dans un État de droit".
Une décision «prise par un magistrat indépendant»
Concernant la détention provisoire du policier marseillais, Olivier Leurent a rappelé que la décision "a été prise par un magistrat indépendant, à l'issue d'un débat contradictoire au cours duquel chacune des parties a pu s'exprimer librement". Il a également indiqué qu'un appel a été "interjeté devant la chambre de l'instruction de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence".
Le président de la République, Emmanuel Macron, est également intervenu en début d'après-midi dans une interview télévisée depuis Nouméa. Il a dit comprendre "l'émotion des policiers, confrontés ces dernières semaines à beaucoup de violences". Il a dans le même temps réaffirmé que "nul en République n'est au-dessus de la loi".
L'USM dénonce les propos «dangereux» du DGPN
L'Union Syndicale des Magistrats (USM) a exprimé son point de vue sur cette affaire, dans un communiqué. L'USM a jugé les propos du DGPN "dangereux", tout en exprimant "son soutien" aux forces de l'ordre "qui œuvrent quotidiennement sur le terrain des conditions d'interventions difficiles". L'union syndicale a ajouté que "réclamer une justice d'exception au bénéfice des policiers est contraire au principe constitutionnel d'égalité devant la loi" et "cela abime la nécessaire confiance mutuelle entre deux institutions complémentaires".