Policier écroué : Emmanuel Macron entend «l’émotion» mais «nul n’est au-dessus de la loi»

Emmanuel Macron, interviewé ce lundi depuis Nouméa, est revenu sur le sujet de l'incarcération de policiers avant leur éventuel procès. Le président de la République a réaffirmé que les forces de l'ordre n'étaient pas "au-dessus des lois", tout en exprimant sa compréhension face à l'"émotion" des policiers.
Policier écroué : Emmanuel Macron entend «l’émotion» mais «nul n’est au-dessus de la loi»
Emmanuel Macron, le 24 juillet 2023 lors d'une interview télévisée à TF1 et France 2. (capture écran)
Par Actu17
Le lundi 24 juillet 2023 à 14:57

Le président de la République Emmanuel Macron est intervenu ce lundi à la mi-journée lors d'une interview télévisée depuis Nouméa (Nouvelle-Calédonie), évoquant notamment les déclarations du directeur général de la police nationale (DGPN), Frédéric Veaux, ce dimanche, qui estime qu'"avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison". Le DGPN a reçu le soutien du préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ancien préfet de police de Bouches-de-Rhône.

Réagissant à ces déclarations, le chef de l'État a commencé par préciser qu'il ne commenterait pas la décision d'un magistrat, mais a également averti qu'il ne fallait pas se "tromper de débat". Il a exprimé sa compréhension de "l'émotion" des forces de l'ordre et a rendu hommage à leur travail au cours des émeutes qui ont eu lieu en France, début juillet. Il a cependant "confirmé" que les forces de l'ordre ne sont pas "au-dessus des lois".

"Leur légitimité tient du fait qu'ils protègent le cadre républicain et bien évidemment, ils s'inscrivent dans le cadre de la république et de la loi", a-t-il déclaré, mentionnant à plusieurs reprises les 900 policiers et gendarmes blessés durant les émeutes et le niveau de violence auquel ils ont été confrontés.

Le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, a également réagi, sur Twitter, après l'interview d'Emmanuel Macron : "Nul n’est au-dessus de la loi de la République. La justice doit poursuivre son travail dans la sérénité et en toute indépendance. C’est une condition indispensable au respect de l’État de droit, qui est le fondement de notre démocratie".

Vague d'arrêts maladie dans la police

Ces déclarations interviennent alors que quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) de Marseille ont été mis en examen la semaine dernière, dans l'enquête sur la violente agression d'un jeune homme de 21 ans, dans la cité phocéenne, au cours des importantes violences urbaines, dans la nuit du 1er au 2 juillet dernier. L'un des quatre fonctionnaires - soupçonné d'avoir tiré avec son lanceur de balle de défense (LBD) sur la victime - a été placé en détention provisoire. Cette incarcération a provoqué une vague de colère parmi les policiers, entraînant plusieurs centaines d'arrêts maladie.

La victime présumée, un jeune homme de 21 ans nommé Hedi, a raconté avoir été roué de coups par un groupe de quatre à cinq personnes qu'il a identifiées comme des policiers de la brigade anticriminalité, après avoir reçu un tir de LBD au niveau de la tête.