Le mardi 18 juillet 2023 à 20:25 - MAJ mardi 18 juillet 2023 à 21:29
Sept policiers de la brigade anti-criminalité (BAC) de Marseille, dont un officier, ont été placés en garde à vue à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) ce mardi, a appris Actu17, confirmant une information de TF1info. Ils sont interrogés dans le cadre d'une enquête ouverte le 5 juillet dernier pour "violences en réunion par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à huit jours".
Dans la nuit du 1er au 2 juillet, alors que des violences urbaines secouaient plusieurs villes de France, un jeune homme de 22 ans a été gravement blessé à Marseille. Interrogée par La Provence, la victime, prénommée Hedi, a été "laissé pour mort" dans les rues de la cité phocéenne. Hedi affirme avoir été touché par un tir de flash-ball à la tempe, avant d'être passé à tabac par un groupe de quatre à cinq personnes, qu'il a identifiées comme des membres de la BAC.
«J'ai bloqué un coup de matraque avec mon bras»
Le jeune homme a livré son récit à nos confrères après avoir repris connaissance à l'hôpital. Il explique être sorti, ce soir-là, boire un verre avec un ami. Les deux hommes auraient été surpris par des policiers en civil, équipés de lanceur de balle de défense (LBD) et de matraques. "Quand ils nous ont demandé ce qu'on faisait là, l'un d'eux avait son arme à la main, le doigt sur la détente, un autre a déplié sa matraque. On n'a même pas eu le temps de répondre. J'ai bloqué un coup de matraque avec mon bras, on s'est retourné pour partir en courant. Et j'ai entendu un tir", a décrit Lilian.
Ceux qu'il décrit comme des policiers l'ont traîné dans une ruelle et l'ont laissé, sur le dos, "pour mort". Souffrant d'une rupture d'anévrisme, Hedi a été transporté à l'hôpital par les gérants d'une épicerie voisine. Selon le jeune homme, les médecins "n’ont même pas eu besoin de chercher" ce qui lui est arrivé. "J'avais encore des morceaux de flash-ball dans le crâne".
L'un des sept policiers a été remis en liberté sans charge après près de sept heures d'interrogatoire selon une source proche de l'affaire. Les autres pourraient voir leur garde à vue prolongée jusqu'à 48 heures.