Soupçons de conflits d'intérêts visant Dupond-Moretti : perquisition en cours au ministère de la Justice

Une perquisition inédite est en cours ce jeudi matin au ministère de la Justice dans le cadre d’une enquête ouverte sur des soupçons de prise illégale d’intérêts visant le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti.
Soupçons de conflits d'intérêts visant Dupond-Moretti : perquisition en cours au ministère de la Justice
Éric Dupont-Moretti le 27 août 2020. (photo Sébastien Jarry/PhotoPQR/Voix du Nord/Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 1 juillet 2021 à 10:39 - MAJ jeudi 1 juillet 2021 à 11:04

Trois magistrats de la Cour de justice de la République (CJR) qui sont chargés d'enquêter sur les soupçons de prise illégale d’intérêts concernant Eric Dupond-Moretti, perquisitionnent depuis 9 heures les locaux du ministère situé sur la place Vendôme à Paris (Ier) indique Le Parisien. La CJR est la seule juridiction qui peut enquêter sur de possibles infractions commises par un ministre en exercice.

Les investigations dans ce dossier avaient débuté après les signalements et plaintes de trois syndicats de magistrats et de l'association Anticor. Le ministre de la Justice est soupçonné d’avoir eu une influence sur des dossiers qu’il a eus à traiter alors qu'il était avocat.

Deux dossiers différents

C'est d'abord le dossier dit des "fadettes" qui intéresse les magistrats. Eric Dupond-Moretti, alors qu'il était encore avocat, avait critiqué les méthodes du parquet national financier (PNF) visant l’avocat Thierry Herzog dans l’affaire « Bismuth », qui concerne également l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. Les relevés téléphoniques de proches de Thierry Herzog avaient été récupérés par la justice, dont ceux d'Eric Dupond-Moretti. Ce dernier avait alors dénoncé des « méthodes de barbouzes » puis avait déposé plainte.

L'actuel ministre de la Justice a demandé l’ouverture d’enquêtes administratives contre les magistrats du PNF. C'est sur ce point que porte le premier volet de cette enquête.

Le second volet concerne un policier monégasque soupçonné de corruption, qui était défendu par Eric Dupond-Moretti, alors avocat. Édouard Levrault, qui était alors juge d'instruction à Monaco, avait était chargé de ce dossier. Là aussi, Eric Dupond-Moretti s'était plaint des méthodes du juge qu'il avait qualifiées de "cow-boy". Une procédure administrative contre le juge Levrault a été lancée à l'arrivée au ministère d'Eric Dupond-Moretti.