Le lundi 10 août 2020 à 17:57
C'est une femme déjà connu des services de police et de la justice qui a été jugée par le tribunal correctionnel de Toulouse (Haute-Garonne), pour avoir violenté et outragé un policier qui l’invitait à retirer son niqab, raconte La Dépêche.
Les faits remontent au 20 juillet dernier. Ce jour-là, cette mère de famille s'est présentée au commissariat de Bellefontaine pour venir émarger, comme le prévoit son contrôle judiciaire.
Cette femme de 40 ans est en effet impliqué dans un dossier lié au terrorisme. Toujours en cours d'instruction, l'affaire concerne la détention d’images de propagande djihadiste faisant notamment référence au groupe État islamique (EI). La quadragénaire qui avait déjà tenté par le passé de rejoindre la Syrie avec ses quatre enfants, respectaient jusqu'ici à la lettre, son obligation de pointage au commissariat, alors qu'elle fait l'objet d'une fiche S (sûreté de l'État).
Elle tente de frapper le policier et lui arrache son masque
A son arrivée devant les locaux de police ce lundi 20 juillet, la mère de famille a dû faire la queue avant d'entrer. Un policier faisait en effet pénétrer les personnes une par une, afin de respecter les mesures de distanciations sociales. Le fonctionnaire a aperçu la quadragénaire et lui a demandé de retirer son voile, puis de mettre un masque de protection respiratoire. La situation a alors dégénéré.
La mise en cause a refusé et a forcé le passage, obligeant le policier à lui faire une clef de bras. Cette dernière aurait ensuite tenté de lui porter un coup au visage, tout en l'insultant et en lui arrachant son masque.
"Chiens de mécréants"
La mère de famille a également été invitée par le tribunal à s'expliquer concernant d'autres faits remontant à l'année 2018. Cette fois, la situation s'était déroulée dans la rue. La police municipale lui avait demandé de retirer son voile intégrale, puisque cela est interdit sur la voie publique. La quadragénaire avait alors traité les fonctionnaires de "chiens de mécréants".
Lors de l'audience qui s'est déroulée par visioconférence depuis la maison d'arrêt de Seysses où elle était écrouée depuis les faits, la prévenue s'est présentée devant la caméra avec un t-shirt floqué « Starwars : l’empire contre attaque » détaille le quotidien. Concernant les faits du 20 juillet, elle a déclaré que son voile était un hijab, qui entoure le visage, et non un niqab où on ne voit que les yeux. "Jusque-là, on ne m’avait jamais demandé de l’enlever", s'est-elle justifiée.
"Il y avait plusieurs personnes qui faisaient la queue, elle comptait obtempérer mais à l’intérieur du commissariat pour plus de discrétion", a poursuivi son avocat Me Cédrik Bréan.
Deux mois de prison ferme aménagés sous bracelet électronique
"Par lâcheté, nous avons abandonné des territoires entiers et nous banalisons certains comportements contraires à la République", a lancé le procureur de la République qui a requis une peine de 6 mois de prison ferme à l'encontre de la mère de le famille.
Déjà condamnée par le passé pour des faits similaires, la prévenue a écopé cette fois d'une peine de 2 mois d'emprisonnement, qu'elle effectuera sous bracelet électronique.