Le jeudi 31 octobre 2019 à 16:21
L'avocat de Nordahl Lelandais avait réclamé l'annulation de deux pièces du dossier d'instruction concernant la mort de la petite Maëlys de Araujo. D'abord le témoignage d'un ancien codétenu du mis en cause, ainsi que le rapport d'expertise de son examen psychologique.
Ce détenu de la prison de Saint-Quentin-Fallavier (Isère) a raconté à la justice que Nordahl Lelandais lui avait avoué avoir violé la petite Maëlys avant de la frapper à mort pour ne pas qu’elle se débatte. Une version qui n’a rien à voir avec celle du l'ancien militaire qui a évoqué une mort "accidentelle", liée à une gifle portée à la petite fille de 9 ans pour qu’elle se taise, car elle était apeurée dans sa voiture.
Face aux juges d’instructions de Grenoble, le détenu avait affirmé qu’il ne pouvait "pas garder ça" pour lui. L’homme était libérable en avril 2019, peu après avoir rapporté ces propos, ce qui laisse penser qu’il n’agissait pas pour obtenir une remise de peine.
Les parents de Maëlys réclament des poursuites pour "assassinat" et "viol"
D'autre part, suite à ce témoignage, l'avocat des parents de Maëlys, Jenifer et Joachim de Araujo, a déposé la semaine dernière une demande de requalification auprès des juges d'instruction pour réclamer que les poursuites à l'encontre de Nordahl Lelandais soient modifiées.
A ce stade des investigations l'auteur présumé des faits est mis en examen pour "enlèvement suivi de meurtre", les parents de la victime veulent qu'il soit poursuivi pour "assassinat" et "viol".
L'expertise psychologique conservée, certains termes vont être retirés
Par ailleurs, la justice a validé le compte rendu de l'expertise psychologique de Nordahl Lelandais, qui était également visé par une demande d'annulation de son avocat. Néanmoins, certains termes de ce document de 73 pages vont être retirés à la demande de la cour d'appel de Grenoble.
Le rapport indique que le suspect principal présente "une insensibilité morale et une imperméabilité au sentiment de culpabilité car la notion même de faute lui paraît incompréhensible", rapporte BFMTV.
Une "similitude", "avec le comportement d’un animal qui ramène sa proie morte au domicile de ses maîtres"
A l'experte qu'il l'a interrogé à plusieurs reprises, Nordahl Lelandais a expliqué qu'il n'était pas lui-même la nuit où la petite fille a été tuée : "C’est un monstre qui l’a tuée ! C’est pas une personne. J’ai paniqué comme si j’étais envoûté d’un démon, d’un diable. J’ai eu l’impression que Maëlys voulait m’agresser, qu’elle me voulait du mal".
Qualifié de "manipulateur" et de "mythomane" par cette experte, elle a pointé la "similitude" du mis en cause "avec le comportement d’un animal qui ramène sa proie morte au domicile de ses maîtres".