Agression ultra-violente d'un chauffeur de bus à Bayonne : 4 suspects mis en examen et écroués

Quatre individus ont été présentés à un juge d'instruction ce mardi soir avant d'être mis en examen pour l'agression ultra-violente d'un chauffeur de bus à Bayonne (Pyrénées-Atlantique). Ils ont été placés en détention provisoire.
Agression ultra-violente d'un chauffeur de bus à Bayonne : 4 suspects mis en examen et écroués
Philippe Monguillot est en état de mort cérébrale à l'hôpital de Bayonne. (photo Facebook)
Par Actu17
Le mercredi 8 juillet 2020 à 14:15 - MAJ vendredi 10 juillet 2020 à 18:29

Le procureur de la République de Bayonne Marc Mariée a évoqué une "extrême violence" au sujet de cette terrible agression qui laisse, Philippe Monguillot, un chauffeur de bus âgé de 59 ans, en état de mort cérébrale à l'hôpital. Dans cette affaire, la police a rapidement interpellé quatre personnes qui ont été placées en garde à vue puis mis en examen. Âgés de 22 et 23 ans, deux des suspects sont poursuivis pour tentative d'homicide volontaire. Ces derniers étaient déjà connus des services de police.

Le troisième est quant à lui poursuivi pour soustraction de criminel à l’arrestation et aux recherches ainsi que pour non-assistance à personne en danger précise Sud Ouest. Le quatrième suspect est lui accusé de non-assistance à personne en danger. Les quatre mis en cause ont été placés en détention provisoire.

Le magistrat a détaillé dans une conférence de presse les circonstances de ces faits qui se sont produits ce dimanche soir, vers 19 heures. Trois personnes sont d'abord montées à bord du bus conduit par la victime, à l'arrêt de la gare SNCF de Bayonne, dont l'une qui avait un chien. Il s'agit d'un bus de la ligne principale du réseau Chronoplus, qui relie Bayonne à Biarritz.

C'est ensuite un quatrième homme qui est monté à l'arrêt Balichon, situé au pied d'un quartier populaire de Bayonne. Ce dernier n'avait semble-t-il pas de masque de protection, tout comme les trois autres passagers qui venaient de s'installer à bord. Philippe Monguillot a alors demandé à cet homme s'il avait un ticket de transport et aux trois autres de porter un masque sur leur visage.

La victime laissée pour morte

"Les insultes fusent puis il y a une bousculade. Le chauffeur est poussé hors du bus. Là, deux des individus lui donnent de violents coups de pieds et de poings dans la partie haute du corps et notamment vers sa tête", a détaillé Marc Mariée. Les quatre mis en cause ont alors pris la fuite en laissant le chauffeur "inconscient sur le trottoir".

Un premier suspect de 34 ans interpellé ce dimanche soir a été remis en liberté. Les quatre mis en cause avaient été interpellés ce lundi puis placés en garde à vue.

"Non, on ne fait pas ça pour un ticket de bus ! On ne tue pas gratuitement comme ça"

Philippe Monguillot est quant à lui en état de mort cérébrale à l'hôpital de Bayonne. Père de trois filles, il comptait prendre sa retraite dans un an. "Il a bossé toute sa vie. Il rêvait déjà de son camping-car et de rouler sur les routes dans les Pyrénées", a confié l'un de ses amis au Parisien.

Véronique Monguillot, 52 ans, l'épouse de Philippe, s'est exprimée auprès du quotidien francilien. "On l'a touché, senti, on lui a parlé. Sa tête était déformée", a-t-elle détaillé, en pleurs. "Je n'ai pas envie de me rendre à l'évidence, j'ai l'impression de vivre un cauchemar. Il ne peut pas partir comme ça, il allait avoir 59 ans. (...) Non, on ne fait pas ça pour un ticket de bus ! On ne tue pas gratuitement comme ça", a poursuivi Véronique, désemparée.

Quant aux habitants du quartier Balichon, ils déplorent un climat d'insécurité croissant. "Non vraiment, ici, ce n'est plus comme avant, ça s'est vraiment dégradé, ça devient la cité du n'importe quoi !", a affirmé Denise, une sexagénaire qui vit ici depuis son enfance, au Parisien.

Une marche blanche en l'honneur de Philippe Monguillot aura lieu ce mercredi à 19h30 à Bayonne. Elle partira de l’arrêt de bus Balichon, lieu de l’agression, pour se rendre jusqu’à l’hôpital. Les participants sont invités à porter un haut blanc, à la demande de la famille.