Le mercredi 25 mars 2020 à 21:04
"Hier en Île-de-France, nous avons passé le cap des 1 000 patients graves pris en charge dans les réanimations des hôpitaux", a déclaré Martin Hirsch, sur franceinfo ce mercredi matin.
"Oui, les équipes tiennent, mais elles ont besoin de quatre fortes assurances", a-t-il ajouté. "Je ne veux pas qu'on connaisse les difficultés qu'on a connues sur les masques, car les respirateurs permettent de sauver des vies".
La possibilité de faire appel à la réquisition
"On a besoin de toutes les équipes, de tous les personnels, qu'ils soient volontaires ou qu'on fasse appel à la réquisition. Aujourd'hui, les techniciens, les médecins, les infirmiers, travaillent tout le temps. Je ne veux pas qu'on soit face à un épuisement", a-t-il poursuivi, avant d'insister : "Il faut qu'on ait les milliers de personnes supplémentaires dont on a besoin pour être auprès des patients, auprès des malades, auprès des malades graves".
Martin Hirsch a ensuite demandé de la reconnaisse envers les soignants. "On a aujourd'hui des soignants qui font des efforts qu'on peut qualifier de surhumains. Des primes ? Je ne sais pas, mais il faut qu'on leur dise aujourd'hui 'merci'. Il ne faut pas mégoter avec eux".
Coronavirus: le directeur général de l'AP-HP de Paris Martin Hirsch déplore avoir seulement trois jours de visibilité pic.twitter.com/t9vFIcsSEA
— BFMTV (@BFMTV) March 25, 2020
"Il va falloir produire des médicaments essentiels et assurer l'approvisionnement"
Le directeur de l'AP-HP a, pour son quatrième point, réclamé des médicaments afin d'éviter un manque : « Il va falloir produire des médicaments essentiels et assurer l'approvisionnement. On est dans un moment qu'on peut qualifier de moment 'charnière' ».
"C'est plus qu'un appel à l'aide (...) Je le dis avec solennité : jusqu'à présent, on tient, encore une fois", a admis Martin Hirsch. Je sais que pendant les trois jours qui viennent, ça devrait aller. Mais je ne veux pas me retrouver ce week-end avec toutes celles et tous ceux qui font des efforts surhumains, à leur dire : on n'a pas tout fait, la France n'a pas tout fait, les moyens de vous soutenir, de vous aider et de vous donner des assurances n'ont pas été suffisants. On peut le faire !"
L'hôpital a "besoin de tout le monde"
Interrogé sur l'appel à la réquisition du personnel soignant fait par l'AP-HP, le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux a expliqué que l'hôpital avait, "besoin de tout le monde".
"En Ile-de-France, l'appel qui a été lancé a permis de mobiliser 800 médecins et 4 à 5000 soignants qui se sont inscrits spontanément pour venir en appui des forces existantes", a-t-il détaillé, ajoutant que "ce sont des jeunes retraités, ce sont des étudiants, ce sont peut-être des gens qui ont quitté l'exercice pour faire d'autres métiers et qui reviennent".
Plusieurs centaines de soignants de l'AP-HP contaminés par le Covid-19, quatre en réanimation
Ce mardi, Martin Hirsch a annoncé que 628 soignants de l'AP-HP avaient été testés positifs au Covid-19. "Une proportion importante a été infectée en dehors de l’hôpital", a-t-il précisé. Quatre de ces personnels de santé sont en réanimation.
1600 patients contaminés par le coronavirus étaient hospitalisés dans les hôpitaux de l'AP-HP, dont près de 400 en réanimation ce mardi soir. En outre, 878 patients ont été guéris et ont quitté les hôpitaux du groupe francilien.