Le mardi 8 décembre 2020 à 08:37 - MAJ mardi 8 décembre 2020 à 12:58
Après plusieurs jours de polémique suite à son interview à Brut et alors qu'une nouvelle crise prend forme dans les rangs de la police nationale, Emmanuel Macron a annoncé qu'un « Beauvau de la Sécurité » sur une réforme de la police se tiendrait à partir de janvier, réunissant représentants des forces de l'ordre, élus et citoyens.
Le chef de l'État a fait cette annonce dans un courrier ce mardi 8 décembre, révélé par plusieurs quotidiens. Dans cette lettre en réponse à celle du secrétaire général du syndicat Unité SGP Police FO, Yves Lefebvre, Emmanuel Macron précise qu'il interviendra "personnellement" dans cette vaste réforme dont les contours ne sont pas encore connus. « Il y a urgence à agir », affirme le président de la République.
En outre, le chef de l'État a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de « recevoir dès que possible » les syndicats de policiers pour peaufiner les propositions. Dans un communiqué ce lundi, le ministre a annoncé qu'il recevrait "la semaine prochaine", les organisations représentatives de la police et des gendarmes "pour les consulter sur les propositions d’amélioration du fonctionnement des forces de l’ordre".
"La France tient par ses policiers et ses gendarmes"
« Je souhaite avancer rapidement et concrètement pour améliorer les conditions d'exercice du beau et indispensable métier qui consiste à garder la paix », a ajouté Emmanuel Macron. « La France tient par ses policiers et ses gendarmes (...), nous leur devons soutien et protection. J'y veillerai », précise-t-il. Dans sa lettre, le secrétaire général d'Unité SGP Police FO faisait part au chef de l'État de la colère des policiers après ses déclarations au sujet du contrôle au faciès lors de son interview à Brut ce vendredi. « Quand on a une couleur de peau qui n'est pas blanche, on est beaucoup plus contrôlé (...). On est identifié comme un facteur de problème et c'est insoutenable », a expliqué Emmanuel Macron au cours de cet échange qui a duré près de deux heures et demi. Des propos qui ont fait bondir les syndicats de policiers.
Au cours du week-end, des milliers de policiers ont décidé de faire part de leur colère et se sont organisés, réalisant des contrôles "préventifs" quotidiennement, le matin, le soir et la nuit en Île-de-France, à l'origine d'embouteillages.