Adolescent séquestré et tabassé à Reims : le frère de l'ex-petite amie et sa mère déférés

La mère et le frère de 19 ans d'une jeune fille de 16 ans, qu'ils ont séquestrée et frappée après avoir découvert sa relation avec un lycéen, lui aussi enlevé et roué de coups, ont été mis en examen ce vendredi à Reims (Marne) pour enlèvement, séquestration sans libération volontaire, et violences aggravées. Le suspect a été écroué tandis que sa mère a été placée sous contrôle judiciaire.
Adolescent séquestré et tabassé à Reims : le frère de l'ex-petite amie et sa mère déférés
Illustration. (Sergey Novikov / Shutterstock)
Par La Rédaction
Le vendredi 10 mai 2024 à 19:51 - MAJ samedi 11 mai 2024 à 10:09

La mère et le frère de 19 ans d'une jeune fille de 16 ans, qu'ils ont séquestrée et frappée après avoir découvert sa relation avec un lycéen, lui aussi enlevé, séquestré et roué de coups, ont été présentés à un juge d'instruction ce vendredi à Reims (Marne), a annoncé le parquet. "Un mandat de dépôt a été requis contre les deux mis en cause", a précisé le procureur de la République de Reims, François Schneider, lors d'une conférence de presse. Ils sont notamment poursuivis pour "enlèvement et séquestration sans libération volontaire" et "violences aggravées". Le magistrat a annoncé en début de soirée que le jeune homme avait été mis en examen des deux chefs, avant d'être placé en détention provisoire. Il se trouvait sous bracelet électronique dans le cadre d'une autre affaire de violences, au moment des faits. La mère a elle aussi été mise en examen et a été placée sous contrôle judiciaire.

Dimanche dernier dans l'après-midi, l'adolescent de 16 ans est tombé dans un guet-apens. Appelé par un ami afin qu'il le rejoigne dehors. Forcé de monter dans une Renault Clio, il est violemment battu jusqu'à perdre connaissance. La victime est conduite devant un immeuble du quartier de la Croix-Rouge à Reims. Il est de nouveau frappé et amené dans un appartement. A l'intérieur, il reconnaît, parmi ses agresseurs, le frère de son ex-petite amie avec qui il vient de rompre, et leur mère. Cette dernière n'intervient pas. L'adolescent aperçoit son ex-petite amie, le crâne rasé, à l'écart et en pleurs.

«Le garçon est très traumatisé»

Roué de coups, il perd connaissance avant d'être abandonné dans une rue voisine. Il parvient à marcher et à faire signe à une automobiliste qui alerte immédiatement les secours. Le jeune homme avait "le visage tuméfié", avec "une fracture du nez" et "une plaie au couteau", il s’est vu délivrer une ITT (incapacité totale de travail) de huit jours, a détaillé le procureur. "Le visage était très abîmé, avec les yeux au beurre noir. Les photos sont très impressionnantes. Le garçon est très traumatisé et pas très rassuré évidemment", a décrit le magistrat.

Interrogé par les enquêteurs du service interdépartemental de police judiciaire (SIPJ) de Reims, il a pu raconter ce dont il se souvenait de sa séquestration et son agression particulièrement violente. L'adolescent a déclaré qu'il avait rompu "sans difficulté" avec son ex-petite amie. A la suite de cette séparation, le grand frère de la jeune fille, âgé de 19 ans, a découvert des photos et des vidéos du couple dans son téléphone, ce qui a provoqué sa colère ainsi que celle de sa mère. La mineure a reçu des crachats et a été menacée de mort par sa mère, qui aurait également menacé de l'envoyer au Tchad, d'où la famille est originaire. Le grand frère aurait alors organisé ce guet-apens ultra-violent.

La jeune fille se présente dans un commissariat des Hauts-de-Seine

L'adolescente a tenté de mettre fin à ses jours en se jetant par la fenêtre de l'appartement familial, mais a été rattrapée à temps par son frère qui l'a enfermée dans sa chambre. Sa mère lui a rasé la tête. La jeune fille s'est enfuie durant la nuit, pendant que sa famille dormait, puis s'est dirigée en région parisienne rejoindre une amie. Elle s'est présentée au commissariat d'Antony (Hauts-de-Seine), dans la nuit du 7 au 8 mai, vers 3 heures, expliquant aux forces de l'ordre qu'elle avait été séquestrée et qu'elle avait subi des violences. Le grand frère et la mère ont été interpellés.

"On s’est rendu compte tout de suite que la jeune fille en question avait été déclarée par sa famille sur le site de l’école comme étant partie en vacances au Tchad, d’où ils sont originaires", pour trois semaines, a déclaré François Schneider. Le frère a reconnu, comme sa mère, des coups portés à sa sœur. Plusieurs autres suspects sont toujours en fuite dans cette affaire et les investigations se poursuivent.