Le vendredi 5 avril 2024 à 23:24 - MAJ vendredi 5 avril 2024 à 23:37
Les trois adolescents de 14 et 15 ans placés en garde à vue après la violente agression de la jeune Samara, devant le collège Arthur-Rimbaud à Montpellier (Hérault), ont été mis en examen ce vendredi pour "tentative d'homicide volontaire sur mineure de 15 ans", annonce le parquet dans un communiqué.
L'un des mineurs, âgé de 15 ans, a également été mis en examen pour "des faits antérieurs qualifiés de violences sur mineure de 15 ans n'ayant pas entraîné d'incapacité totale de travail". Un juge des libertés et de la détention (JLD) l'a placé sous contrôle judiciaire. Les deux autres suspects ont été placés sous contrôle judiciaire par le juge d'instruction, ajoute le parquet.
Dans le cadre de leur contrôle judiciaire, les suspects ont reçu plusieurs interdictions, "notamment celle d’entrer en relation avec la victime, celle de se rendre au collège et celle de détenir ou de porter une arme", détaille le parquet. Les trois suspects ont reconnu avoir "porté des coups à la victime", avait indiqué la même source dans un précédent communiqué.
Samara a été grièvement blessée dans cette agression et hospitalisée dans le coma. Son pronostic vital était initialement engagé. La mère de l'adolescente a indiqué à Europe 1 qu'elle était harcelée régulièrement. "Samara se maquille un peu. Et cette jeune fille (qui a agressé Samara, ndlr) est voilée. Toute la journée, elle la traitait de 'kouffar', qui veut dire mécréant en arabe. Ma fille, elle s'habille à l'européenne. Toute la journée, c'étaient des insultes, on la traitait de 'kahba', ça veut dire pute en arabe. Ce n'était plus vivable physiquement et psychologiquement", a confié la mère de famille, Hassiba.
Des publications sur des groupes de discussion
"En l’état des investigations qui débutent, il apparaît que cette agression s'inscrit dans le contexte d'un groupe d'adolescents qui avaient pour habitude de s'invectiver et de mettre en ligne leurs photographies respectives et celles de tiers sur des groupes de discussions créés sur des messageries instantanées", a précisé le parquet ce vendredi dans un précédent communiqué. "La tension entre les mis en cause et la victime résulterait pour partie de ces publications".
"La jeune Samara, dans le cadre d’une audition nécessairement brève compte tenu de son état de santé, a confirmé les violences dont elle a fait l’objet et en a révélé d’autres, commises quelques jours auparavant par l’un des trois mis en cause", a également détaillé la même source. "Elle n’a en revanche pas évoqué spécifiquement à ce stade des faits de harcèlement sur une longue période la concernant". L’enquête devra "déterminer avec davantage de précision le contexte dans lequel cette agression particulièrement grave s’est déroulée et d’identifier d’autres participants".