Attaque à Arras : Gérald Darmanin évoque «un lien» avec la situation dans le Proche-Orient

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est exprimé sur TF1 concernant l'attaque mortelle à Arras, établissant un lien avec le Proche-Orient et soulignant les efforts du gouvernement pour déjouer des attentats. Il a également évoqué une nouvelle loi sur l'immigration visant à faciliter l'expulsion de personnes radicalisées.
Attaque à Arras : Gérald Darmanin évoque «un lien» avec la situation dans le Proche-Orient
Gérald Darmanin sur le plateau de TF1 ce vendredi 13 octobre 2023. (capture écran)
Par Actu17
Le vendredi 13 octobre 2023 à 23:54 - MAJ samedi 14 octobre 2023 à 10:08

Interrogé ce vendredi soir sur le plateau de TF1, au sujet de l'attaque dans laquelle un professeur de lettres, Dominique Bernard, a été poignardé à mort à Arras (Pas-de-Calais), le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé qu'il y avait "un lien, malheureusement, entre ce qui s’est passé, sans doute, dans le Proche-Orient et le passage à l’acte".

"On le voit parce qu'il y a eu des appels tout à fait ignobles pour pouvoir passer à l'acte mais il y a aussi à se rendre compte de ce qu'il se passe: la protection des juifs de France, c'est la protection de tous les Français", a ajouté Gérald Darmanin. Le suivi étroit des policiers de la DGSI sur l'assaillant avant l’attaque était justifié par ses liens avec d’autres "personnes radicalisées, dont son frère". "Nous surveillions cette famille", a souligné le ministre.

43 attentats ont été «déjoués»

Interrogé sur cet attentat et le sentiment d'impuissance qui en découle, le ministre de l’intérieur a déclaré qu’il "faut encore plus protéger les Français et moi, je n’ai pas la main qui tremble". 43 attentats ont été "déjoués" a assuré Gérald Darmanin, évoquant l'interpellation de "douze personnes" depuis les attaques en Israël. "Nous avons un drame, qui est l’islamisme radical" et "nous devons tous le combattre". Le locataire de la place Beauvau a également souligné avoir "expulsé 795 fichés S étrangers" et qu'il est nécessaire de "continuer à le faire".

«La loi immigration que je porte met fin à ça»

Concernant le fait que l'assaillant, arrivé à l'âge de 5 ans en France, et qu'il ne pouvait donc légalement pas être expulsé du territoire, malgré le fait qu'il était inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), Gérald Darmanin a convenu que c'est "un problème" et que "ça fait quinze ans que la loi française, malheureusement, empêche le ministre de l’intérieur d’expulser les personnes qui sont arrivées avant treize ans sur le territoire national". "La loi immigration que je porte met fin à ça. (...) Si la loi est votée, elle me permettra d’expulser tous ceux qui, même arrivés à l’âge de deux ou trois ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d’origine, parce qu’ils ne respectent pas les règles de la République, parce que ce sont des dangers en puissance".

Le ministre de l’intérieur considère que la protection des Français "l'emporte" sur les règles de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) qui a condamné la France pour l’expulsion de ressortissants russes et tchétchènes. "L’Europe ne le veut pas, nous le faisons quand même. On est condamné. Mais la protection des Français l’emporte sur ces règles là", a-t-il conclu.

Suite à cette attaque au couteau, le parquet national antiterroriste (PNAT) s'est saisi du dossier. La Première ministre, Elisabeth Borne, "a décidé de rehausser la posture Vigipirate au niveau urgence attentat" ce vendredi soir.