Le lundi 3 novembre 2025 à 16:36
Le braquage spectaculaire du laboratoire Pourquery, à Lyon (Rhône), a permis aux malfaiteurs d'emporter 306 kilos de métaux précieux, principalement de l'or, pour une valeur estimée à 28 millions d'euros. Les six suspects, cinq hommes et une femme âgés de 30 à 40 ans, ont été interpellés peu après les faits par les policiers de plusieurs brigades de recherche et d'intervention (BRI), et l'intégralité du butin a été retrouvée, comme révélé par Actu17. Le procureur de la République de Lyon, Thierry Dran, s'est exprimé ce lundi 3 novembre lors d'une conférence de presse.
Jeudi dernier, en début d'après-midi, plusieurs hommes vêtus de noir, certains cagoulés et porteurs d'un faux brassard orange de type police, ont attaqué à l'explosif le laboratoire Pourquery, situé dans le 7e arrondissement de Lyon et spécialisé dans le traitement des métaux précieux. Armés de fusils d'assaut et d'armes de poing, ils ont pénétré dans les locaux avant de charger des mallettes dans une fourgonnette blanche équipée d'un gyrophare bleu, comme l'ont montré des vidéos filmées par des témoins et publiées sur les réseaux sociaux.
Les malfaiteurs ont ensuite pris la fuite et incendié leur véhicule à Vénissieux, commune limitrophe. Cinq employés du laboratoire ont été légèrement blessés par l'explosion. Le laboratoire Pourquery avait déjà été la cible d'une tentative de vol à main armée en mai dernier.
Braquage à l’explosif : Les braqueurs se cachaient à #Vénissieux
Ils ont brûlé le camion rue Ernest Renan.#Lyon pic.twitter.com/s8sHMZVujn— Medave Prod (@medaveprod) October 30, 2025
Moins de deux heures après le braquage, les policiers ont mené une opération dans un appartement de Vénissieux, identifié comme un lieu de repli. Cinq hommes et une femme ont été arrêtés par les brigades de recherche et d'intervention (BRI) de Lyon, de Dijon et Nationale. Selon le procureur de la République de Lyon, Thierry Dran, "un véritable arsenal" a été découvert lors des perquisitions, comprenant des fusils d'assaut, des armes de poing et des explosifs. "Un peu plus de 306 kilos de métaux précieux, essentiellement de l'or, pour une valeur estimée de 28 millions d'euros", ont été récupérés, a précisé le procureur.
Les cinq hommes mis en examen et écroués
En garde à vue, la femme et un des suspects ont nié leur implication, tandis que les quatre autres ont gardé le silence. Leur présentation devant des juges d'instruction a conduit à leur mise en examen pour "association de malfaiteurs en bande organisée" et "vol avec violence", ainsi qu'à leur placement en détention provisoire. Thierry Dran a décrit les mis en cause comme des "malfaiteurs chevronnés", précisant que les cinq hommes ont déjà été condamnés, dont trois pour vol avec violence.
❗️ [ FRANCE ]
️ Un commando lourdement armé, déguisé en faux policiers, a mené un spectaculaire braquage à l’arme de guerre et à l’explosif dans un laboratoire de métaux précieux, à Lyon. pic.twitter.com/zdQASo0lDB
— Little Think Tank (@L_ThinkTank) October 30, 2025
Selon le directeur de la direction interdépartementale de la police nationale (DIPN) du Rhône, Nelson Brouard, une enquête avait été ouverte dès le 2 septembre après que les enquêteurs ont reçu "un élément qui a attiré leur curiosité à propos d'une équipe qui se préparait pour commettre un méfait". Le 21 octobre, une information judiciaire a été ouverte pour "association de malfaiteurs" et "recel de vol en bande organisée" sous la direction de deux juges d'instruction. "L'équipe était manifestement en préparation. Une surveillance resserrée a été mise en œuvre avant d'être levée vu la défiance des malfaiteurs. Durant ce temps d'enquête, des lieux de replis ont été identifiés par les enquêteurs", a-t-il détaillé. "Une interpellation en amont ou durant le braquage n'aurait pas été possible, la cible n'étant pas identifiée", a ajouté Nelson Brouard.
"Je salue l'engagement et le professionnalisme des services de la BRI qui ont interpellé des malfaiteurs puissamment armés sans effusion de sang ni violence physique", a souligné Thierry Dran. Le procureur a également évoqué un contexte local marqué par la présence d'équipes criminelles actives : "C'est un phénomène assez local. Il y a peu de braquages sur le territoire national mais la plupart se passent sur notre territoire".
Les investigations se poursuivent pour déterminer si les braqueurs ont bénéficié de complicités au sein du laboratoire et pour retracer la provenance de leur armement. Près de 80 enquêteurs sont mobilisés dans cette affaire.