Deux policiers réintégrés après leur condamnation pour violences : la DGPN donne des précisions

Deux policiers du commissariat de Pau (Pyrénées-Atlantiques) ont été condamnés pour des violences sur un mineur de 16 ans. Radiés suite à leur premier jugement, ils ont finalement été réintégrés dans la police suite à leur second procès en appel. La direction générale de la police a réagi au sujet de cette décision, ce jeudi.
Deux policiers réintégrés après leur condamnation pour violences : la DGPN donne des précisions
Illustration. (Jose Hernandez Camera 51/shutterstock)
Par Actu17 avec AFP
Le jeudi 1 décembre 2022 à 23:03

La direction générale de la police nationale (DGPN) a défendu jeudi auprès de l'AFP la réintégration au commissariat de Pau de deux fonctionnaires condamnés pour violences sur un mineur de 16 ans. L'émission "Complément d'enquête" de France 2 diffusée ce jeudi affirme que c'est sur intervention du syndicat de police Alliance que deux fonctionnaires du commissariat de Pau, radiés, y ont été réintégrés.

Le 20 octobre 2019, un mineur de 16 ans, placé en cellule de dégrisement dans ce commissariat, avait été roué de coups pendant "13 minutes" par deux policiers qui l'avaient fait sortir de sa cellule, menotté. Il avait eu le tympan perforé et avait obtenu une ITT de 14 jours.

«Il n'y a pas eu arrangements entre amis»

La scène avait été filmée par un collègue des deux policiers. Ces derniers ont été condamnés en première instance à 15 mois de prison avec sursis et deux ans de privation des droits civiques. Une telle privation a entraîné de facto leur radiation. Mais, a-t-on fait valoir à la DGPN, les deux policiers ont fait appel de cette décision pénale et formé des recours au niveau administratif. En appel, a-t-on ajouté de même source, la durée de privation de leurs droits civiques a été ramenée à trois mois. Si bien, a-t-on expliqué, que leur recours en commission mixte paritaire portant sur leur réintégration a pris "en compte cet élément pénal revu à la baisse".

"Il n'y a pas eu arrangements entre amis", a-t-on assuré à la DGPN, en s'inscrivant en faux contre l'affirmation de "Complément d'enquête" selon laquelle leur réintégration témoignait du poids des syndicats de police et en l'occurrence d'Alliance.

À la DGPN, on a ajouté que les deux fonctionnaires avaient écopé d'une sanction administrative "d'exclusion de leurs fonctions de 18 mois dont 16 avec sursis", ce qui est "une sanction haute". Ils ont été finalement réintégrés au bout de sept mois au commissariat de Pau. Pour autant, a-t-on insisté, leur comportement au moment des faits est toujours considéré comme grave.