Le vendredi 23 septembre 2022 à 14:49
Cédric Jubillar, soupçonné d'avoir tué son épouse Delphine, disparue dans le Tarn fin 2020, a de nouveau été interrogé vendredi à Toulouse par les juges d'instruction qui, selon ses avocats, ont été "incapables de lui opposer des preuves".
"Les juges n'ont plus de questions", a estimé l'un des avocats, Alexandre Martin, après un peu plus de deux heures d'interrogatoire consacré notamment à deux expertises sur les lunettes "cassées" et le téléphone de l'infirmière disparue. "Les juges se sont perdues dans les hypothèses", a ajouté Jean-Baptiste Alary, également avocat du peintre plaquiste de 35 ans, qui se dit innocent.
Ce nouvel interrogatoire "n'a rien apporté du tout", a encore martelé Me Martin, précisant avoir demandé une reconstitution de ce qui se serait produit lors de la disparition de Delphine Jubillar dans la soirée du 15 décembre 2020, en plein couvre-feu dû à la pandémie de Covid-19.
En juin 2021, Cédric Jubillar a été mis en examen pour homicide volontaire et emprisonné, en isolement, à la maison d'arrêt de Seysses, près de Toulouse. En l'absence de preuves irréfutables, les enquêteurs mettent en avant des "indices graves et concordants".
Pour ses avocats, le dossier est "vide" et l'enquête est conduite uniquement "à charge".
Un logement hors du Tarn
La justice a en outre rejeté encore une fois en première instance une demande de remise en liberté de Cédric Jubillar. Me Martin a annoncé qu'il ferait appel de cette décision. Un tel appel déclencherait une nouvelle audience devant la cour d'appel de Toulouse sur cette demande de remise en liberté. Ses avocats affirment avoir trouvé un logement hors du Tarn, compatible avec l'utilisation d'un bracelet électronique, où leur client pourrait habiter.
A quelques jours de Noël en 2020, la France s'était émue de la disparition de Delphine Jubillar, survenue quelques semaines après la condamnation de Jonathan Daval pour le meurtre de son épouse, qu'il avait longtemps nié, en jouant le rôle du mari éploré.
Des regards accusateurs, notamment de l'entourage Delphine Jubillar, infirmière âgée de 33 ans au moment de sa disparition, se sont rapidement portés sur le mari, critiqué pour sa consommation de cannabis et pour tarder à terminer la maison dans laquelle habitait la famille Jubillar.