Explosion mortelle à Saint-Laurent-de-la-Salanque : l'enquête freinée par la sécurisation des lieux

Les enquêteurs ne peuvent toujours pas accéder aux lieux du sinistre.
Explosion mortelle à Saint-Laurent-de-la-Salanque : l'enquête freinée par la sécurisation des lieux
Des pompiers sur le site d'un incendie à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales, le 15 février 2022. (Raymond Roig / AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le mercredi 16 février 2022 à 12:58 - MAJ mercredi 16 février 2022 à 18:34

L'explosion et l'incendie meurtriers à Saint-Laurent-de-la-Salanque, dans les Pyrénées-Orientales, ont fortement fragilisé murs et planchers des immeubles et la sécurisation des lieux retarde le travail des enquêteurs, qui ont besoin d'accéder à l'intérieur des bâtiments, a-t-on appris mercredi.

Au cours de la nuit de dimanche à lundi, huit personnes, dont un bébé et un enfant de deux ans, ont péri dans l'incendie de trois immeubles mitoyens de ce bourg de 10 000 habitants, situé à une vingtaine de kilomètres de Perpignan. Affirmant n'écarter aucune piste, même criminelle, le parquet a ouvert une enquête pour dégradation volontaire par incendie ayant entraîné la mort et des dégradations.

"Aujourd'hui, le plus grand défi est de pouvoir accéder aux lieux du sinistre en sécurité. Et, pour le moment, les enquêteurs ne peuvent toujours pas le faire", a indiqué à l'AFP le lieutenant-colonel Manuel Boissière, commandant adjoint du groupement de gendarmerie des Pyrénées-Orientales. "Avec l'appui d'experts en bâtiment, des étais ont été posés pour consolider les murs et éviter qu'ils s'affaissent", a-t-il précisé.

Quelque 140 militaires sont engagés depuis le début du drame, dont 16 de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN, police scientifique), selon le lieutenant-colonel Boissière. "Six d'entre eux travaillent sur ce qu'on appelle "la scène de crime" pour tout évènement de ce type, et les dix autres sur l'identification des corps", a-t-il ajouté.

Il a confirmé que le travail d'enquête de voisinage se poursuit, "pour essayer de récupérer un maximum de témoignages sur ce qui a été entendu et vu, afin d'orienter les hypothèses sur lesquelles les enquêteurs travaillent". "Pendant trois, quatre jours, il va falloir enlever des gravats, faire des prélèvements, analyser des traces, pour comprendre le mécanisme incendiaire", a souligné de son côté le procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé. "C'est un minimum", selon le lieutenant-colonel Boissière.

Des images des caméras de surveillance ont été exploitées et des témoins et voisins entendus lundi et mardi, "mais cela pourrait évidemment se poursuivre s'il y a des éléments qui posent question", a indiqué M. Cavaillé. "Maintenant on va comparer tout ce qu'on a fait pendant deux jours avec les constatations (des enquêteurs) pour essayer de voir si c'est cohérent ou pas", a-t-il ajouté.

Le drame a également fait quatre blessés, dont un grave : un homme qui a sauté d'un 2e étage pour échapper aux flammes. Une trentaine de personnes, qui se sont manifestées auprès de la mairie, ont été relogées, "mais il est difficile d'avoir le nombre exact de personnes ayant quitté leur logement puisque certains ont été hébergés par des proches", a indiqué la directrice de cabinet du maire, Laure Garric.

La mairie a ouvert une cagnotte en ligne, ainsi qu'une urne à l'hôtel de ville pour ceux souhaitant déposer des chèques, afin de recueillir les dons pour les sinistrés. Dimanche, une marche blanche en hommage aux victimes est prévue à 10H00, au départ de l'hôtel de ville, selon une page Facebook.