Femme menaçante neutralisée par balles à Paris : ce que révèle son identification

La suspecte blessée par balles par les policiers à la station RER Bibliothèque François-Mitterrand à Paris, a été formellement identifiée. Âgée de 39 ans, elle est toujours hospitalisée dans un état grave et a été opérée. Le parquet de Paris a livré de nouveaux détails concernant cette affaire, dans un communiqué ce mardi soir.
Femme menaçante neutralisée par balles à Paris : ce que révèle son identification
Des policiers à proximité de l'entrée de la station RER Bibliothèque François-Mitterrand, ce mardi 31 octobre 2023. (SC/A17)
Par La Rédaction
Le mardi 31 octobre 2023 à 22:41 - MAJ mardi 31 octobre 2023 à 22:53

La femme tenant des propos menaçants qui a été neutralisée par balles par les policiers de la brigade anticriminalité (BAC) du XVe arrondissement de Paris, à la station RER Bibliothèque François-Mitterrand (XIIIe) ce mardi matin vers 8 heures, a été formellement identifiée, annonce le parquet dans un communiqué. Cette dernière se trouve toujours à l'hôpital, en réanimation, dans un état grave. Elle a été opérée.

La suspecte est née en 1984 dans le Val-de-Marne, département où elle est domiciliée. Elle "a été touchée à deux reprises à l'abdomen" par les tirs des forces de l'ordre, alors qu'elle ne tenait pas compte de leurs injonctions.

Elle «s’est dirigée vers les policiers»

Tout a débuté lorsque des passagers d'un RER ont signalé à la police, vers 07h30, les propos inquiétants de cette femme, quelques stations avant d'arriver à Bibliothèque François-Mitterrand. Elle aurait notamment déclaré que "tout allait péter", criant "Allah akbar". "Elle était attendue en station Bibliothèque François-Mitterrand. La femme était alors assise à côté de deux gros sacs, et de la fumée se dégageait à proximité. Les fonctionnaires de police ont fait évacuer le quai et fait venir les démineurs", détaille le parquet. "Malgré leurs demandes répétées, la femme n’a répondu à aucune question, s’est dirigée vers les policiers, en maintenant ses mains invisibles sous son abaya. Les policiers ont alors fait feu à plusieurs reprises". Le parquet a indiqué dans un précédent communiqué que huit coups de feu avaient été tirés au total, de la part de deux policiers.

"Lorsque les vérifications ont pu être effectuées, il s’est avéré que les sacs n’appartenaient pas à la personne en question, et que la fumée provenait d’une bouilloire qui n’était initialement pas visible par les policiers", poursuit la même source. Les démineurs sont intervenus et n'ont pas trouvé d'engin explosif ou dangereux.

Pas d'élément «laissant craindre une radicalisation»

Une perquisition a été menée au domicile de la suspecte mais "n'a, à ce stade, pas révélé d’éléments laissant craindre de radicalisation de sa part". "Elle est par ailleurs connue pour des troubles de type schizophrénie, pour lesquels elle suit un traitement", souligne le parquet.

En outre, la mise en cause est déjà connue des services de police comme l'a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, lors d'un point presse à la mi-journée. "Le fichier des antécédents policiers mentionne une interpellation en 2021 dans le Val-de-Marne, pour dégradation d’un scooter au moyen d’un tournevis, suivie de menaces avec ce même outil envers des militaires de l’opération Sentinelle. Sa garde à vue avait alors été levée en raison de son hospitalisation sous contrainte. Elle s’était présentée par la suite au commissariat et avait expliqué s’être trouvée au moment des faits dans un état psychotique", a exposé le parquet.

Deux enquêtes distinctes ont été ouvertes dans ce dossier. L’une est confiée à la police judiciaire de Paris pour "apologie, menaces de mort et acte d’intimidation sur un dépositaire de l’autorité publique pour l’empêcher de conduire sa mission". La seconde a été confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violences volontaires", afin de confirmer que les deux fonctionnaires ont bien fait usage de leur arme dans des conditions réglementaires.