Femme séquestrée en Moselle : les éléments qui contredisent la version de la victime

L'enquête sur la prétendue séquestration d'une femme, depuis 2011, à Forbach a pris une nouvelle tournure. Les déclarations du procureur de Sarreguemines, Olivier Glady, lundi soir dans une conférence de presse, suggèrent une situation complexe où la maladie jouerait un rôle majeur, écartant certaines des accusations initiales.
Femme séquestrée en Moselle : les éléments qui contredisent la version de la victime
Illustration. (Shutterstock)
Par Actu17
Le mardi 8 août 2023 à 11:40

Les déclarations du procureur de la République de Sarreguemines, Olivier Glady, lundi soir ont jeté un nouvel éclairage sur la prétendue séquestration d'une femme de 53 ans par son mari, depuis 2011, à Forbach, une ancienne ville minière proche de la frontière allemande.

Découverte tôt ce lundi matin à son domicile avec le crâne rasé et visiblement dénutrie, la victime, de nationalité allemande, avait alerté les autorités de son pays dans la nuit de dimanche à lundi. Elle prétendait être retenue contre son gré depuis 2011 par son mari, également allemand, et être victime de viols et de tortures. Suite à cela, le suspect de 55 ans a été interpellé et placé en garde à vue. La garde à vue, notamment pour des actes de torture et de barbarie, a été prolongée lundi après-midi a annoncé le magistrat.

Elle souffrirait d'un cancer

Selon le procureur, Olivier Glady, "la femme a été découverte dépourvue d'entraves". Il précise : "Elle était allongée à demi nue dans son lit, ce qui n'a rien d'anormal pour une intervention qui a eu lieu à 6 heures du matin. À proximité se trouvait un téléphone fixe qu'elle pouvait utiliser pour alerter les secours. Aucune trace de sang dans son environnement immédiat pouvant témoigner de violences récentes n'a été observée". Le fait que son crâne est rasé pourrait s'expliquer par un cancer, dont souffrirait la victime, une hypothèse corroborée par les déclarations de son mari et les enquêtes auprès des voisins.

Écartant des informations circulantes sur la présence d'un banc de torture ou d'un carnet notant les sévices dans l'appartement, le procureur a également précisé que "le scanner réalisé n'a révélé aucune fracture, et le corps de la dame ne présentait pas de traces d'ecchymoses ou d'escarres". Quant aux tests sanguins et urinaires, ils "n'ont pas révélé d'état de déshydratation significatif".

Des propos «incohérents»

Cependant, Olivier Glady s'est montré prudent quant au terme de séquestration. Selon lui, aucun élément actuellement ne suggère une séquestration évidente. Par ailleurs, il a noté que la victime aurait tenu des propos "incohérents" aux enquêteurs, ajoutant que "le curseur semble se déplacer d'un scénario effrayant à des conditions de prise en charge d'une maladie insatisfaisantes".

Évoquant la possibilité que la victime souffre d'un cancer, comme mentionné par plusieurs témoignages du voisinage, Glady a déclaré que la question du suivi médical de cette femme serait approfondie. Les enquêteurs ont pris contact avec la caisse primaire d'assurance maladie, et la victime sera examinée par un médecin légiste. L'enquête, toujours en cours, cherche à élucider la réalité derrière ces graves accusations. Plusieurs voisins ont attesté avoir entendu régulièrement des cris provenant de l'appartement du couple.