Le samedi 25 juin 2022 à 11:20
Cinq personnes ont été placées en détention provisoire après leur mise en examen pour leur implication présumée dans l'affaire dite des "Grands Frères" en Guadeloupe, a indiqué vendredi dans un communiqué la procureure de Fort-de-France Clarisse Taron. Interpellées mardi, elles ont été présentées vendredi devant un tribunal à l'issue de leur garde à vue.
Ces suspects - dont aucun détail n'est précisé - ont été mis en examen pour "participation à une association de malfaiteur en vue de commettre des attroupements armés, des destructions par incendie, et des extorsions en bande organisée", a détaillé la procureure, précisant que les suspects encouraient jusqu'à dix ans de prison. La Guadeloupe a été secouée par des "évènements extrêmement violents" en novembre 2021, a rappelé son communiqué.
Un mouvement de contestation cristallisé autour de la pression pour se faire vacciner contre le Covid-19 a dégénéré en émeutes urbaines, avec barrages, pillages ou encore incendies. Les forces de l'ordre avaient essuyé des tirs.
L'enquête menée par la police judiciaire de Guadeloupe, "sous l'égide du parquet de Pointe-à-Pitre, a établi que ces émeutes étaient en fait sciemment organisées", a assuré Mme Taron, avançant que "le but des organisateurs" était d'"obtenir de l'argent via le versement de subventions par les collectivités publiques ou de fonds par des groupes privés".
Huit hommes dont un policier interpellés
Les cinq personnes placées vendredi en détention provisoire sont soupçonnées d'avoir "participé aux réunions préparatoires" à ces événements. Huit hommes, dont un policier, ont déjà été arrêtés en janvier et sept d'entre eux ont ensuite été placés en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d'avoir organisé ces émeutes. "Les investigations se poursuivent", a précisé Clarisse Taron.
Les "Grands Frères" - surnom lié à leur action auprès de la jeunesse - bénéficient en Guadeloupe de nombreux soutiens, parfois de responsables politiques locaux tel le député tout juste réélu Olivier Serva qui avait exprimé en janvier sa solidarité envers ces "médiateurs nécessaires dans la crise sociale en Guadeloupe".