Le vendredi 11 août 2023 à 13:41
Après le tragique incendie survenu ce mercredi dans un gîte de vacances, à Wintzenheim (Haut-Rhin), ayant causé la mort de 11 personnes, dont dix en situation de handicap, le parquet de Colmar s'est dessaisi du dossier. Le parquet de Paris est désormais en charge de l'affaire.
"Au regard du nombre de victimes, réparties sur le territoire national, de l’ampleur des investigations à venir, la saisine du Pôle des Accidents Collectifs du parquet de Paris a été sollicitée par le parquet de Colmar", a déclaré le procureur dans un communiqué. Suite à cette décision, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "homicides et blessures involontaires aggravés par la violation d’une obligation de sécurité ou de prudence prévue par la loi ou le règlement".
Des défaillances majeures en matière de sécurité ont été révélées. Selon Nathalie Kielwasser, vice-procureur de la République de Colmar, l'établissement ne respectait pas les normes de sécurité incendie. Bien que le gîte, une ancienne grange rénovée, disposait de détecteurs de fumée, ceux-ci étaient "pas suffisants pour ce type de structure". Le vice-procureur a également souligné que "le gîte n'avait pas subi le passage de la commission de sécurité qui est obligatoire" et "ne disposait pas des caractéristiques pour accueillir du public".
«Elle n'était vraisemblablement pas en règle»
Le non-respect des normes de sécurité semble avoir été corroboré par d'autres sources. Daniel Leroy, premier adjoint au maire de Wintzenheim, a évoqué l'absence de déclaration de l'activité du gîte. "Il est manifestement clair aujourd'hui qu'elle n'était vraisemblablement pas en règle, parce que (...) l'absence de déclaration de l'activité, c'est déjà quelque chose qui nous paraît être une faute", a-t-il déclaré à RMC. De plus, il a été révélé que la propriétaire avait initialement sollicité un permis d'aménagement pour une activité agricole, et non comme gîte.
L'enquête en cours vise à déterminer si le non-respect des règles de sécurité est directement lié à la cause de l'incendie, ainsi que les éventuelles responsabilités pénales. Le contrôle de ces normes de sécurité, ainsi que la capacité maximale du gîte, sont également au cœur des investigations.
Lors du sinistre, le gîte accueillait 28 personnes, dont 16 dans les étages qui ont été touchés par l'incendie. Ce chiffre a suscité des questions puisque, selon le maire adjoint, la propriétaire avait signé un contrat pour accueillir 16 personnes.