«Je suis en train de survivre» : un an après le meurtre de sa fille, le père de la petite Lola s'exprime

Un an après la mort tragique de sa fille Lola, Johan Daviet brise le silence. Entre douleur, désarroi et attente de justice, le père évoque l'impact dévastateur du meurtre sur sa famille et sur lui-même.
«Je suis en train de survivre» : un an après le meurtre de sa fille, le père de la petite Lola s'exprime
Des riverains déposent des mots et des fleurs près du portrait de Lola lors d'une manifestation commémorative pour la fillette, à Fouquereui (nord), le 21 octobre 2022. (AFP)
Par La Rédaction
Le jeudi 12 octobre 2023 à 18:03

Près d'un an après le meurtre effroyable de sa fille Lola, âgée de 12 ans, à Paris, Johan Daviet a accepté de s'exprimer publiquement sur cette affaire qui avait ému toute la France, auprès de RTL. "J'ai besoin de m'exprimer, de me décharger de tout ça", déclare-t-il. "Cela fait un an que j'encaisse".

Le 14 octobre 2022, Lola avait disparu dans le XIXe arrondissement de Paris. "Ce jour-là, il n'y avait rien de particulier, avec ma femme, on travaillait. Elle [Lola] était revenue le midi, puis repartie au collège", raconte Johan Daviet. Inquiets de ne pas voir leur fille revenir, les parents se rendent au commissariat après être passés par le collège. "Effectivement, je tombe sur ma fille, à 15h27, devant cette autre dame qui rentre", ajoute-t-il, après avoir consulté les images de vidéosurveillance, étant gardien de l'immeuble.

Ce fut un sans-abri qui découvrit finalement le corps de Lola dans les parties communes de l'immeuble où habite la famille. "Le préfet débarque dans la résidence, un truc pas possible (...). Et là, on m'apprend que ma fille est décédée. Qu'on l'a retrouvée dans une malle", se souvient le père de Lola.

Identifiée grâce aux caméras de surveillance, Dahbia B., une femme sans domicile fixe, est interpellée le lendemain. Elle tient un discours confus et changeant devant les enquêteurs. "L'histoire de badge qu'elle a racontée, c'est de la connerie", s'indigne Johan Daviet. "À partir du moment où l'on tue quelqu'un, on ne peut être que fou".

«J'attends que la justice fasse son travail»

"En vérité, elle n'a pas fait que détruire la vie d'un enfant : elle a détruit une famille complète", déclare-t-il. Il confie s'être séparé de son épouse après ce drame, "qu'avant ça tout allait très bien". "Pourtant je l'aime, ma femme, je vais tout faire pour la récupérer". Il explique également être retombé dans l'alcoolisme, "ça faisait plus de trois ans que je ne buvais plus". "Je suis en train de survivre", dit-il en conclusion.

"J'attends que la justice fasse son travail", précise Johan Daviet. "Ce qui me fait tenir aujourd’hui ? J’ai deux fils à côté, j’ai une mère et puis j’ai une femme aussi", révèle le père de famille. Johan Daviet partage enfin une dernière réflexion : "Comme je vous ai dit : un jour après l’autre".