Le vendredi 9 décembre 2022 à 22:52
Une expertise psychiatrique estime que le discernement de Dahbia B., suspectée d'avoir tué la jeune Lola en octobre à Paris, n'a été ni aboli ni altéré, ont indiqué vendredi à l'AFP des sources proches du dossier, confirmant une information du Parisien.
Selon le quotidien, le psychiatre chargé de l'examiner à la demande de la justice a estimé dans un récent rapport que la jeune femme, âgée de 24 ans, ne souffrait "d'aucun trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli ou altéré son discernement". Deux sources proches du dossier ont confirmé à l'AFP le sens de cette expertise. Sollicité, le parquet de Paris n'a pas souhaité commenter l'information.
En cas d'abolition du discernement - rarement prononcée - l'irresponsabilité pénale peut être déclarée, empêchant la tenue d'un procès. En cas d'altération, le suspect est considéré comme accessible à une sanction pénale mais sa peine peut être réduite.
D'après Le Parisien, le crime reproché à Dahbia B. est "bel et bien en rapport avec un trouble grave et complexe de sa personnalité" et le risque de violence de la suspecte est "évalué comme étant très élevé". "La divulgation d'un nouvel élément de l'instruction, pourtant couvert par le secret, révèle un dysfonctionnement patent de notre système judiciaire (...). Au nom de quel droit une telle violation du secret peut-elle être admise dans une démocratie digne de ce nom ?", s'est demandé Me Alexandre Silva, avocat de Dahbia B. Il n'a pas indiqué s'il souhaitait demander une contre-expertise.
Sollicitée, l'avocate de la famille de Lola, Me Clotilde Lepetit, n'a pas souhaité réagir.
Les circonstances tragiques de la mort de Lola, collégienne de 12 ans, dont le corps avait été retrouvé le 14 octobre dans une malle, ont suscité un vif émoi et une très importante couverture médiatique. La présence en France de la suspecte, Dahbia B., jeune Algérienne sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), a fait l'objet de très virulentes critiques à droite et à l'extrême droite, le gouvernement fustigeant "l'indécence" de cette "récupération politique".
La famille de Lola a demandé à plusieurs reprises que "cesse instamment" toute utilisation "du nom et de l'image de leur enfant à des fins politiques".
Dahbia B. a été mise en examen pour meurtre et viol aggravé puis placée en détention provisoire.