Lisa, 3 ans, battue à mort dans l'Eure : deux directeurs d'école mis en examen pour non dénonciation de maltraitances

Deux directeurs d'école de Conches-en-Ouche (Eure) ont été mis en examen pour non-dénonciation de mauvais traitements, dans l'affaire de la mort de Lisa, une fillette de trois ans battue à mort en septembre dernier.
Lisa, 3 ans, battue à mort dans l'Eure : deux directeurs d'école mis en examen pour non dénonciation de maltraitances
Illustration. (Jose Hernandez/Camera 51/shutterstock)
Par Actu17
Le lundi 15 janvier 2024 à 13:40

Deux directeurs d'école ont été mis en examen pour non-dénonciation de mauvais traitements dans le cadre de l'enquête sur le décès de Lisa, une fillette de trois ans battue à mort à Conches-en-Ouches (Eure), en septembre dernier. Il s'agit de la directrice de l'école maternelle où était scolarisée la fillette ainsi que le directeur de l'école primaire où était scolarisé son grand frère, âgé de six ans.

Le procureur de la République d'Evreux, Rémi Coutin, a indiqué que les deux directeurs "avaient été placés en garde à vue le 7 décembre avant d'être mis en examen et placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact avec les autres mis en examen dans ce dossier".

La mère et le beau-père de la petite fille avaient déjà été mis en examen pour meurtre sur mineur de moins de quinze ans et incarcérés pour ces faits fin septembre. La fillette était décédée après son arrivée au CHU de Rouen, présentant de multiples hématomes sur "le visage, les quatre membres, le thorax, le dos, le pubis", selon les mots du procureur.

«Suffisamment d'éléments pour mettre en examen»

Le magistrat a aussi souligné que "ni la gendarmerie, ni la justice, ni les services de l'aide sociale à l'enfance n'avaient été informés" des violences subies par Lisa. Il a ajouté : "Nous avons estimé, avec le juge d'instruction, qu'il y avait suffisamment d'éléments pour mettre en examen" les deux directeurs.

Concernant les déclarations des directeurs, le procureur a révélé : "La directrice d'école a reconnu en garde à vue qu'elle s'était dit qu'il fallait faire un signalement mais qu'elle ne l'a pas fait, notamment parce qu'elle n'en avait pas le temps. Le directeur, lui, conteste sa responsabilité". Ils encourent chacun une peine de cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. L'Académie de Normandie a confirmé la suspension des deux fonctionnaires et a annoncé qu'une enquête administrative serait diligentée par le rectorat lorsque l'enquête judiciaire sera suffisamment avancée.