«Ma priorité, c'est de le désarmer» : l'agent de sécurité qui a stoppé l'agresseur de la gare de Lyon raconte

L'agent de sécurité de 45 ans qui a stoppé l'agresseur de la gare de Lyon samedi matin à Paris, a raconté son intervention. Il décrit comment il a agi face à cet homme armé qui a fait trois blessés dont un grave. En garde à vue, le suspect a livré des explications, affirmant ne pas avoir choisi ses victimes.
«Ma priorité, c'est de le désarmer» : l'agent de sécurité qui a stoppé l'agresseur de la gare de Lyon raconte
Une entrée de la gare de Lyon, le 7 avril 2019. (Illustration / ilolab / Shutterstock)
Par Actu17
Le lundi 5 février 2024 à 12:10

Un homme armé d'un couteau et d'un marteau a agressé des passants à la gare de Lyon à Paris ce samedi matin, faisant trois blessés dont un grave. Kassogue S. se trouve toujours en garde à vue ce lundi. La mesure avait été interrompue samedi en fin de journée en raison de l'état de santé mentale du suspect.

Au moment de cette attaque à l'arme blanche dans le hall 3, c'est un agent de sécurité de 45 ans qui est intervenu le premier pour maîtriser l'agresseur. Abderahmane Cissé, avec ses 20 ans d'expérience et son expertise en sports de combat, est parvenu à prendre le dessus sur l'assaillant, évitant ainsi qu'il fasse plus de victimes. Il raconte au Parisien avoir entendu des cris et être rapidement intervenu. "Je fais ma ronde dans le hall 3. C'est très calme. Là tout à coup, j'entends des cris," raconte Abderahmane. "Je vois d'abord un monsieur avec un couteau à la main. Un peu plus loin, il y a une personne qui est à terre. Elle est en sang, elle se tient l'abdomen".

Les premiers secours apportés à la victime, Claude, un homme de 66 ans. Son pronostic vital était toujours engagé ce dimanche, a indiqué le parquet. Claude a en fait tenté de protéger une jeune femme, première cible de l'agresseur, et a été gravement blessé.

«Je me mets sur lui en appelant les renforts»

Lorsque Abderahmane s'est approché, l'agresseur tentait de s'en prendre à une autre personne, Guilhem, un jeune ingénieur. "Je ne réfléchis pas du tout. Ma priorité c'est d'y aller et de le désarmer. C'est la seule chose à laquelle je pense", confie Abderahmane au quotidien francilien. Son intervention a permis de neutraliser l'assaillant : "Il a toujours le couteau à la main. Alors j'essaye de lui tordre le poignet. Mais il ne lâche pas l'arme (...) C’est alors que j’entends la lame tomber. Un autre monsieur, plus âgé, l’écarte aussitôt. Pendant ce temps, j’attrape les bras de l’homme et je me mets sur lui en appelant les renforts".

L'agresseur reste néanmoins silencieux : "Il ne parle pas. Il n'esquisse même pas un soupir". Après cette intervention héroïque, Abderahmane Cissé a été brièvement hospitalisé avant de rentrer chez lui, aux Mureaux (Yvelines).

L'agresseur a donné des explications en garde à vue

En garde à vue, Kassogue S. a déclaré "souffrir de la situation que la France a imposée à son grand-père", d'après BFMTV. Il a confirmé être arrivé en France le 1er février, 48 heures avant son passage à l'acte. L'homme de 32 ans est arrivé à Cannes, avant de rejoindre Lyon puis Paris. Il aurait dormi près de la gare et aurait acheté le couteau ainsi que le marteau qu'il a utilisé pour agresser les victimes, près des lieux. Face aux enquêteurs, il a également déclaré avoir agi car Paris est la capitale de la France, mais ne pas avoir choisi ses victimes. Juste avant l'agression, Kassogue S. a mis le feu à son sac à dos pour "effrayer les gens".

Kassogue S. est arrivé en Sicile (Italie) le 22 août 2016 et a fait une demande d'asile. Il a ensuite vécu plusieurs années en Italie et a récemment quitté le travail qu'il avait trouvé à Turin. Dans plusieurs vidéos publiées sur TiKTok qui ont été authentifiées, le suspect tient des propos hostiles à la France, affirmant qu'il "déteste tous les Français". "C'est les Français qui m'ont privé de mon droit de vivre. C'est les Français qui m'ont ôté ma dignité", affirme-t-il.