Mains brûlées à Mantes-La-Jolie : cinq policiers mis en examen «pour faux et usage de faux»

Les policiers sont accusés d'avoir rédigé un faux procès-verbal et d'avoir fait de fausses déclarations, suite à une interpellation dans laquelle un homme a été grièvement blessé.
Mains brûlées à Mantes-La-Jolie : cinq policiers mis en examen «pour faux et usage de faux»
Illustration. (Denis Charlet / AFP)
Par Actu17 avec AFP
Le lundi 28 février 2022 à 20:21

Cinq policiers ont récemment été mis en examen pour "faux et usage de faux" dans l'affaire du jeune homme ayant eu les mains brûlées dans un fourgon de police à Mantes-La-Jolie (Yvelines) en 2017, a appris lundi l'AFP de sources proches du dossier. Le délit de "faux et usage de faux" devient un crime passible de la cour d'assises lorsqu'il est perpétré par une personne dépositaire de l'autorité publique.

Ces cinq policiers avaient déjà été mis en examen pour blessures involontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à trois mois.

La défense conteste les faits

"Dans ce dossier, les qualifications retenues contre les policiers sont radicalement contestées par la défense", a déclaré à l'AFP Me Frédéric Surel, qui représente un des cinq policiers en cause. Les autres avocats de la défense n'ont pas souhaité commenter ou n'étaient pas joignables dans l'immédiat.

Les fonctionnaires de police, mis en examen le 14 février après avoir été confrontés à l'homme brûlé, sont soupçonnés d'avoir produit un faux procès-verbal et d'avoir fait de fausses déclarations, a précisé une source proche du dossier.

Pour Me Calvin Job, avocat de l'homme brûlé, aujourd'hui âgé de 31 ans, ces mises en examen supplétives étaient "une évidence". Le 7 novembre 2017, un homme âgé de 27 ans interpellé pour outrage dans le quartier populaire du Val-Fourré avait eu les mains menottées contre un chauffage défectueux à l'intérieur d'un fourgon de police l'emmenant au commissariat, provoquant de graves brûlures aux deuxième et troisième degrés.

Plus de trois mois d'ITT

Il a depuis subi deux greffes de peau et une ITT supérieure à trois mois lui a été prescrite. Il est "actuellement à 80% handicapé", selon son avocat.

"Ce qui a provoqué des blessures, c'est pas les collègues, c'est le fait que le camion soit mal équipé, il lui manquait une grille de protection", a fait valoir à l'AFP Julien Le Cam, représentant du syndicat Alliance dans les Yvelines.