Meurtre dans une mosquée du Gard : le meurtrier présumé s'est rendu à la police en Italie

Trois jours après le meurtre d'un jeune fidèle dans une mosquée de La Grand-Combe (Gard), le tueur présumé Olivier H., s'est rendu à la police en Italie où il avait fui quelques heures plus tôt.
Meurtre dans une mosquée du Gard : le meurtrier présumé s'est rendu à la police en Italie
Un policier à Vicence (Italie), le 10 mai 2024. (Illustration / ChiccoDodiFC / Shutterstock)
Par Actu17
Le lundi 28 avril 2025 à 07:57

L'homme soupçonné du meurtre à coups de couteau commis à la mosquée de La Grand-Combe (Gard) s’est rendu dimanche soir à la police italienne, a annoncé le procureur de la République d'Alès, Abdelkrim Grini.

Trois jours après l’assassinat d’Aboubakar, un fidèle âgé de 24 ans, dans la mosquée de La Grand-Combe (Gard), Olivier H., né en 2004 à Lyon, s'est présenté de lui-même dans un commissariat de Pistoia, dans la région de Toscane, en Italie, aux alentours de 23 heures. Une procédure est en cours pour permettre son rapatriement en France, où il est poursuivi pour assassinat.

"C'est une très grande satisfaction pour le procureur que je suis. Face à l'efficacité et à la détermination des moyens mis en place, l'auteur n'a eu pour seule issue que de se rendre et c'est la meilleure chose qu'il pouvait faire", a réagi le procureur. Plus de 70 fonctionnaires, policiers et gendarmes, avaient été mobilisés depuis vendredi pour "localiser et interpeller"Olivier H., décrit comme "potentiellement extrêmement dangereux".

Quarante coups de couteau

Les faits se sont produits vendredi matin, vers 08h30. Olivier H., vêtu d’une doudoune et portant un sac de sport, a pénétré dans l’enceinte de la mosquée. Il y a croisé Aboubakar, un jeune homme d’origine malienne, titulaire d'un CAP de maçonnerie et régulièrement impliqué dans l'entretien des lieux de culte. Dans la salle de prière, Olivier H. a porté environ quarante coups de couteau à la victime, principalement au niveau du torse et de l’abdomen. Après l'agression, il a filmé Aboubakar en train d’agoniser, tenant des propos confus tels que "Ton Allah de merde" et "je l’ai fait". Selon Abdelkrim Grini, le suspect a laissé entendre qu’il souhaitait "recommencer".

Le parquet privilégie la piste d’un acte antimusulman, même si d’autres hypothèses restent envisagées. "La piste d'un acte antimusulman est privilégiée mais n'est pas la seule", a précisé le procureur. Ce dernier a ajouté que le suspect "s'est glorifié de son acte" et "a tenu des propos qui laisseraient penser qu'il entendait commettre encore des faits de même nature". Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, avait estimé peu après les faits : "Cela prendra j’espère le moins de temps possible, mais nous l’aurons".

Dimanche soir, sur BFMTV, Bruno Retailleau a expliqué que "l'individu a posté des images d’une extrême violence. Quand on regarde ces images, il y a à la fois des propos qui relèvent de propos antimusulmans mais des propos qui relèvent d’un tueur en série puisqu’il indiquait vouloir tuer au moins deux autres personnes pour pouvoir être désigné comme tueur en série. Donc il y a une fascination de la violence".

Le président Emmanuel Macron a exprimé son soutien aux proches de la victime, rappelant que "la liberté de culte est intangible" et que "le racisme et la haine en raison de la religion n’auront jamais leur place en France".

Une marche blanche a réuni de nombreuses personnes dimanche à La Grand-Combe, en hommage à Aboubakar, décrit par ceux qui l’ont connu comme "un jeune homme gentil, avenant et extrêmement poli". À Paris, plusieurs centaines de personnes se sont également rassemblées pour dénoncer l’islamophobie.