Le lundi 22 janvier 2024 à 13:57
Le meurtre de Caroline Marcel, tuée en juin 2008 lors de son jogging près d’Olivet, dans la banlieue sud d’Orléans, semble en passe d’être élucidé après 15 ans d'enquête. Samedi dernier, le parquet de Nanterre a annoncé la mise en examen et l'incarcération d'un homme de 34 ans dans cette affaire, transférée au pôle "cold cases". Cette avancée est le résultat de progrès notables dans l’identification ADN.
"Le soulagement n’est pas le terme que j’emploierais. C’est la fin d’une période longue", a déclaré Patrice, l’ex-mari de Caroline, sur BFMTV. "C’est sûr que de mettre un nom et avec un certain nombre d’éléments permet maintenant de rentrer dans une autre période, qui va être difficile aussi : celle du procès". La mère de la victime, Françoise Marcel, a exprimé son "soulagement", tout en se disant "secouée par cette nouvelle".
Placé en garde à vue à Toulouse (Haute-Garonne), le suspect, âgé de 18 ans au moment des faits, a "gardé le silence" lors de son interrogatoire, a indiqué le parquet. Selon la même source, une "nouvelle exploitation des scellés" a révélé un profil génétique sur la clé de la voiture de Caroline Marcel, âgée de 45 ans, grâce aux avancées en extraction de traces et empreintes. La joggeuse avait été découverte morte dans le Loiret, victime de strangulation et étouffement avant d’être placée dans l’eau, selon Isabelle Toulemonde, procureure de la République d’Orléans de l'époque. L'auteur a utilisé le t-shirt de la victime pour l'étrangler.
"C'est la fin d'une période qui était longue"
Patrice, l'ex-mari de Caroline Marcel réagit à la mise en examen du suspect, 15 ans après les faits pic.twitter.com/ErRRIb9PQE
— BFMTV (@BFMTV) January 21, 2024
«Très joviale, sportive et passionnée de musique»
Françoise Marcel, mère de la victime, décrit sa fille comme "très joviale, sportive et passionnée de musique". Elle se souvient avec inquiétude des joggings solitaires de sa fille. L’enquête, longtemps au point mort, n'a connu d'avancée qu'avec l'interpellation récente de l'homme de 34 ans, sans emploi et vivant en concubinage à Pamiers, en Ariège.
Un autre homme, Patrice C., compagnon de Caroline à l'époque depuis deux ans, avait été un temps suspecté après la découverte de l'ADN de Caroline sous ses ongles, jusqu'à être placé en garde à vue à deux reprises. Françoise Marcel confie avoir toujours eu des doutes sur ce compagnon, évoquant une relation "toxique" et une dispute survenue la veille du meurtre. L'ancien mari de Caroline, Patrice A., s'est de son côté dit "satisfait" après la mise en examen du suspect, mais souligne que cela n'effacera pas la "douleur et peine" ressenties depuis 15 ans.