Meurtre de Philippine : le suspect arrêté en Suisse refuse son extradition vers la France

Taha Oualidat, suspect du meurtre de Philippine, a refusé son extradition vers la France lors de son audition par un procureur de Genève le 16 octobre. Interpellé en Suisse le 24 septembre, il est soupçonné du meurtre de Philippine, 19 ans, à Paris. Déjà condamné pour viol en 2021, il avait été libéré en juin 2024. La procédure d'extradition se poursuit.
Meurtre de Philippine : le suspect arrêté en Suisse refuse son extradition vers la France
Philippine Le Noir de Carlan était âgée de 19 ans. (DR)
Par Actu17
Le mercredi 16 octobre 2024 à 21:27

Taha Oualidat, suspect principal dans le meurtre de Philippine, a été entendu pour la première fois par un procureur de Genève ce mercredi 16 octobre, révèle BFMTV. Lors de cette audition, il lui a été demandé s'il consentait à être extradé vers la France, ce qu'il a refusé, comme l'ont confirmé une source proche du dossier et le parquet de Paris.

L'Office fédéral de la Justice (OFJ) en Suisse a également confirmé cette information, déclarant par la voix de sa porte-parole que "la personne poursuivie n'a pas consenti à une extradition simplifiée". Si le suspect avait accepté cette procédure, il aurait pu être transféré en France en seulement quelques jours. Le parquet de Paris a indiqué avoir "appris de la justice suisse que le suspect avait été entendu le 16 octobre, et avait refusé son extradition par procédure simplifiée". Dans ces conditions, la procédure d'extradition ordinaire se poursuit.

Le 21 septembre, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour "viol et homicide" après la découverte du corps de Philippine, étudiante de 19 ans à l'université Paris-Dauphine, enterrée dans le bois de Boulogne, à Paris. Taha Oualidat, de nationalité marocaine et âgé de 22 ans, avait été interpellé le 24 septembre à la gare principale de Genève.

«La procédure ordinaire peut durer plus d'une année»

La France a officiellement déposé une demande d'extradition le 9 octobre. L'Office fédéral de la Justice suisse doit désormais se prononcer sur cette demande. Si les autorités suisses décident de suivre la voie ordinaire, le suspect pourra former un recours, ce qui pourrait prolonger la procédure pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Dans ce cas, la procédure pourrait aller jusqu'au Tribunal fédéral, la plus haute instance juridique en Suisse. Selon une fiche d'information du ministère suisse de la Justice, "la procédure ordinaire peut durer plus d'une année, notamment dans les cas complexes et si toutes les voies de recours sont saisies".

Taha Oualidat était déjà connu des services de justice en France. Arrivé depuis l'Espagne en 2019 alors qu'il avait 17 ans, il avait bénéficié d'un visa touristique valable jusqu'en juillet 2019 et avait été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance du Val-d'Oise en raison de sa minorité. Peu après son arrivée, il avait été condamné en 2021 à sept ans de prison pour le viol d'une étudiante de 23 ans, commis sur un sentier forestier à Taverny (Val-d'Oise). Il avait été identifié grâce à son ADN par les enquêteurs de la Sûreté départementale du Val-d'Oise. Il avait été libéré en juin 2024, en fin de peine, après avoir passé près de cinq ans en prison.

À sa sortie, Taha Oualidat avait été placé en centre de rétention administrative (CRA) à Metz, dans l'est de la France, en vue de son expulsion. Il était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis le 18 juin. Le 3 septembre, un juge des libertés et de la détention (JLD) avait ordonné son assignation à résidence dans un hôtel de l'Yonne, avec une obligation de pointage. Il ne s'était jamais présenté à cet hôtel. Le 6 septembre, un laissez-passer consulaire du Maroc avait été émis pour permettre son expulsion, mais il était déjà en fuite et faisait l'objet d'une fiche de recherche.