Meurtre d'une fillette dans les Vosges : une nouvelle expertise a révélé «une dangerosité» du suspect

L’adolescent de 15 ans soupçonné d'avoir tué une fillette de cinq ans à Rambervillers dans les Vosges, va être déféré ce mercredi après-midi en vue de sa mise en examen. Le parquet a requis son placement en détention provisoire. Une nouvelle expertise psychiatrique a fait état d'une "altération du discernement" du suspect, qui présente une "dangerosité pour les autres".
Meurtre d'une fillette dans les Vosges : une nouvelle expertise a révélé «une dangerosité» du suspect
La mère de la jeune Rose-Izabella, Bianca, à Rambervilliers, le 26 avril 2023. (Eric Thiebaut / PhotoPQR / Maxppp)
Par La Rédaction
Le jeudi 27 avril 2023 à 12:37 - MAJ jeudi 27 avril 2023 à 22:10

Le procureur de la République d'Épinal Frédéric Nahon a tenu ce jeudi en fin de matinée une conférence de presse concernant l'enquête sur le meurtre de Rose, une petite fille de 5 ans retrouvée morte dans un appartement à Rambervillers (Vosges) ce mardi.

Le magistrat a indiqué que le suspect âgé de 15 ans a fait valoir son "droit au silence" durant sa garde à vue. "Nous n'avons pas sa version sur les faits qui lui sont reprochés", a-t-il ajouté. L'adolescent va être présenté à un juge d'instruction du pôle criminel d'Épinal ce jeudi après-midi en vue de sa mise en examen pour "meurtre sur mineur de 15 ans". Son placement en détention provisoire a été requis par le parquet.

Concernant les faits, les vidéoprotections ont montré que le suspect a pris contact avec sa victime au niveau du square à proximité du domicile de cette dernière. La petite fille l'a ensuite suivie sans que l'adolescent utilise la violence.

Mis en examen un an plus tôt

Le procureur de la République a, en outre, rappelé que le suspect n'a jamais été condamné par le passé. Toutefois, il a confirmé qu'il avait été mis en examen pour "viol et agression sexuelle, séquestration sans libération volontaire" en février 2022, alors qu'il était âgé de 14 ans. Une affaire dans laquelle il est soupçonné d'avoir entraîné deux jeunes garçons dans un bois, avant de les ligoter à un arbre.

L'adolescent avait alors été placé sous contrôle judiciaire et dans un centre éducatif fermé (CEF), "en dehors du département". Un centre d'où il était sorti un an plus tard - la durée maximum - début mars 2023, avec un retour dans sa famille, toujours sous contrôle judiciaire. Il faisait l'objet d'un "accompagnement renforcé", et d'une obligation de formation et de soin. "Cette mesure semblait correspondre au profil" du suspect, a souligné le magistrat. "Les rapports rendus par les éducateurs montraient une évolution positive".

«Une dangerosité pour les autres»

Dans le cadre de cette mise en examen, une expertise psychiatrique avait été menée et avait conclu à une "absence de troubles mentaux", mais à une "déficience mentale légère". Une nouvelle expertise a été réalisée durant cette nouvelle garde à vue. "Un rapport provisoire a fait état d'une altération du discernement et d'une dangerosité pour les autres", a précisé Frédéric Nahon. "Il n'a pas tenu de propos délirants en garde à vue, ou laissant penser à des troubles psychiatriques".

De nouvelles expertises, plus approfondies vont être réalisées au cours de l'instruction et permettront de déterminer si cet adolescent peut être tenu, ou non, entièrement responsable de ses actes. Étant donné sa minorité, il encourt une peine de vingt ans de réclusion criminelle devant un tribunal pour enfants, a ajouté le procureur.

La petite Rose a été découverte sans vie mardi dans l'après-midi, quelques heures après sa disparition, vers 13 heures. Son corps avait été dissimulé dans un sac poubelle. Les gendarmes ont rapidement interpellé le suspect qui a été placé en garde à vue. Ce dernier aurait auparavant tenté de "brouiller les pistes" en donnant une fausse direction aux parents de la fillette lors de leur recherche, d'après le maire de Rambervillers.