Opération «Prison Break» : 164 téléphones saisis en détention, dont 88 miniatures

Lors de l'opération baptisée "Prison Break" et menée dans 66 établissements pénitentiaires, 164 téléphones, dont 88 miniatures, ainsi que 70 000 euros en espèces, ont été saisis. Une information judiciaire a été ouverte à Paris.
Opération «Prison Break» : 164 téléphones saisis en détention, dont 88 miniatures
Des agents pénitentiaires à Aix-en-Provence, le 14 mars 2022. (Illustration / Obatala-photography / Shutterstock)
Par Actu17
Le jeudi 22 mai 2025 à 19:36

La vaste opération baptisée "Prison Break" menée dans 66 prisons en France depuis mardi a abouti à la saisie de 164 téléphones en détention, dont 88 téléphones miniatures, a annoncé jeudi la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, dans un communiqué.

L’enquête judiciaire, ouverte en octobre 2024 par la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris, est née "du constat commun que des infractions étaient commanditées au moyen de téléphones depuis la détention", d’"une information de la gendarmerie portant sur la diffusion en prison de téléphones miniatures de conception chinoise", ainsi que d’"une enquête débutée par la BL2C sous la direction du parquet de Bobigny, portant sur un fournisseur de ce type de téléphones au sein des établissements pénitentiaires de la région parisienne".

Le parquet souligne que "des écoutes ont permis de confirmer que ces téléphones étaient très majoritairement utilisés pour la commission d’infractions". Ces téléphones, souvent décrits comme étant "de la taille d’un briquet" et "indétectables aux portiques d’entrée", étaient fournis par une société identifiée sous le nom d’OPORTIK.

367 perquisitions réalisées en détention

L’opération coordonnée ce mardi 20 mai a mobilisé plus de 500 gendarmes dans 66 établissements pénitentiaires en France métropolitaine. À cette occasion, "367 perquisitions ont été réalisées en détention", permettant la saisie de "164 téléphones en détention, dont 88 téléphones miniatures". En parallèle, "environ 500 téléphones destinés à la vente, plus de 70 000 euros en espèces dans un local de stockage, et 14 000 euros sur un compte bancaire" ont été saisis. Une action de phishing a également été déclenchée sur les téléphones en circulation.

Au total, "200 personnes détenues ont été entendues, dont 17 sous le régime de la garde à vue". Une personne détenue à la maison d’arrêt de Paris-La Santé a été déférée en comparution immédiate pour recel.

Le parquet de Paris a annoncé avoir ouvert ce jeudi "une information judiciaire pour administration de plateforme permettant des transactions illicites, en bande organisée". Deux personnes sont visées par des réquisitions de mise en examen et de placement en détention provisoire. Les investigations sur la filière de distribution se poursuivront désormais sous l’autorité d’un juge d’instruction.

Par ailleurs, le parquet précise qu’il "s’est dessaisi au profit de 55 parquets localement compétents pour les orientations pénales concernant les receleurs d’objets interdits". Cette décision permettra une gestion judiciaire adaptée à chaque cas, en fonction du lieu de saisie des téléphones.

Enfin, dans une perspective de coopération internationale, le parquet de Paris, "par l’intermédiaire d’Eurojust", a déjà transmis à ses partenaires européens le mode opératoire utilisé par les revendeurs, afin que des actions similaires puissent être mises en œuvre dans d'autres pays confrontés à ce type de trafic.