Paris : Trois policiers mis en examen pour «blanchiment en bande organisée»

Trois policiers, dont deux affectés à l'Office anti-stupéfiants (OFAST), ont été mis en examen pour leur implication présumée dans une vaste escroquerie aux prêts bancaires. Les suspects sont poursuivis pour "blanchiment en bande organisée", tandis que l'un d'eux fait également face à des accusations de "faux".
Paris : Trois policiers mis en examen pour «blanchiment en bande organisée»
Le tribunal de Paris. (Jan Schmidt-Whitley / Le Pictorium / Maxppp)
Par La Rédaction
Le lundi 8 mai 2023 à 17:59

Trois policiers soupçonnés d'être impliqués dans une vaste escroquerie aux prêts bancaires ont été mis en examen pour "blanchiment en bande organisée" par un juge d'instruction du pôle financier du tribunal judiciaire de Paris rapporte Le JDD. Une information confirmée par le parquet de Paris. Deux de ces fonctionnaires sont affectés à l'Office anti-stupéfiants (OFAST), tandis que le troisième est rattaché au service de renseignement territorial (SRT) de la Guadeloupe. Ce dernier est également poursuivi pour "faux".

Les mises en examen ont été ordonnées les 18, 21 et 27 avril. Les trois policiers ont été placés sous contrôle judiciaire. Ils ont reçu l'interdiction d’entrer en contact, l’interdiction de gérance et d’exercer la profession de fonctionnaire de police pour l’un des agents de l’OFAST et le fonctionnaire du SRT. Le second policier de l'Office anti-stupéfiants s’est vu interdire d’exercer dans un "service de police judiciaire ou de renseignement, impliquant des tâches d’investigation" ajoute Le JDD. Un troisième policier de l'OFAST est convoqué le 25 mai prochain devant le juge d'instruction, en vue de sa mise en examen.

Les deux policiers de l'OFAST âgés de 41 et 49 ans avaient été placés en garde à vue le 27 mars dernier dans les locaux de l'inspection générale de la police nationale (IGPN), lors d'une série d'interpellations. Un troisième policier de l’OFAST, âgé de 43 ans, avait également été placé en garde à vue et interrogé par l’IGPN. Huit autres suspects l’avaient été par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance astucieuse (BRDA) de la police judiciaire parisienne, conjointement saisis de ce dossier.

Le suspect principal placé en détention provisoire

Ces trois fonctionnaires sont soupçonnés d'avoir collaboré avec Michel S., 45 ans, présenté comme le cerveau de cette arnaque. Ce dernier aurait mis en place un réseau d'entreprises pour obtenir frauduleusement des emprunts bancaires. Les trois policiers auraient investi dans de nombreuses sociétés civiles immobilières (SCI) aux côtés de Michel S., avant de racheter ses parts à des prix bien inférieurs à leur valeur réelle.

"Le principal commanditaire est soupçonné d’avoir obtenu de nombreux prêts bancaires via diverses malversations et la complicité de plusieurs employés de banque peu scrupuleux. En parallèle, entre 2016 et 2019, il a créé 87 sociétés, dont 31 SCI, qui lui ont permis d’acquérir près d’une cinquantaine de biens immobiliers d’une valeur totale de 5,5 millions d’euros", décrit une source proche de l'affaire, à nos confrères.

Un préjudice estimé à 10 millions d'euros

Suite à la découverte de nombreuses irrégularités dans des dossiers de demande de prêts, la Caisse d’Épargne Île-de-France et la BRED ont estimé leur préjudice à environ 10 millions d'euros. Michel S. et trois de ses proches ont été mis en examen le 29 mars. Le principal commanditaire présumé de cette escroquerie a été placé en détention provisoire, tandis que ses trois proches ont été placés sous contrôle judiciaire.

L'enquête se poursuit pour déterminer l'ampleur de l'escroquerie, les éventuelles ramifications et l'implication exacte de chaque suspect dans ce dossier.