Le dimanche 3 avril 2022 à 15:11 - MAJ dimanche 3 avril 2022 à 15:25
Huit personnes soupçonnées d'avoir participé au vol d'une porte du Bataclan décorée d'un dessin attribué à l'artiste Banksy en hommage aux victimes des attentats du 13-Novembre, sont renvoyées devant le tribunal correctionnel de Paris, a-t-on appris dimanche de source judiciaire. La juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris chargée de l'enquête a rendu une ordonnance de renvoi le 2 mars, selon la source, confirmant une information du journal Le Parisien.
Dans cette enquête, huit personnes ont été mises en examen : trois pour vol en bande organisée et cinq pour recel de vol en bande organisée. Dans la nuit du 25 au 26 janvier 2019 à 04h00, trois hommes, masque sur le visage, avaient découpé à la disqueuse la porte arrière de la salle de spectacle du Bataclan en quelques minutes, avant de prendre la fuite dans une fourgonnette aux plaques d'immatriculation dissimulées.
L’œuvre remise à la France par les autorités italiennes
Sur cette porte métallique, le street artiste Banksy avait peint courant 2018 au pochoir et à la peinture blanche "the sad young girl" (la jeune fille triste) en hommage aux 90 personnes tuées dans l'attaque jihadiste du 13 novembre 2015. L’œuvre a été retrouvée en Italie un an et demi après son vol, en juin 2020, dans une fermette des Abruzzes, au cours d'une opération des policiers français et des carabiniers italiens. Remise à la France par les autorités italiennes, la porte a été placée sous scellé et sous haute surveillance dans les locaux de la police judiciaire parisienne.
En juin 2020, six hommes soupçonnés d'avoir fait partie du commando qui avait volé l’œuvre puis acheminée en Italie avaient été mis en examen et incarcérés. Deux autres suspects avaient été mis en examen courant 2021. Tous sont désormais libres dans ce dossier : cinq ont été placés sous contrôle judiciaire dans l'attente du procès, dont la date n'a pas encore été fixé, a précisé la source judiciaire.
Parmi les mis en cause figure Mehdi Meftah, créateur d'une marque de T-shirt de luxe appelée "BL1.D" dont la particularité est de coudre un véritable lingot d'or 18 carats sur l'encolure. Soupçonné d'être le commanditaire du vol, ce qu'il conteste, il aurait voulu, selon ses complices, "garder la porte pour une de ses maisons", avait rapporté à l'AFP une source proche de l'enquête.