Refus d'obtempérer à Nice : le policier qui a ouvert le feu placé en garde à vue

Il est interrogé dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) depuis mercredi soir.
Refus d'obtempérer à Nice : le policier qui a ouvert le feu placé en garde à vue
La voiture du chauffard (d) et celle des policiers (g), sur l'avenue Henri-Matisse où l'intervention s'est terminée. (Dylan Meiffret / PhotoPQR / Maxppp)
Par Actu17
Le jeudi 8 septembre 2022 à 12:35

Le policier adjoint de 23 ans qui a ouvert le feu à Nice (Alpes-Maritimes) sur un chauffard, au cours d'une intervention pour un refus d'obtempérer, a été placé en garde à vue ce mercredi soir dans les locaux de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a-t-on appris auprès du parquet, confirmant une information de BFMTV.

L'agent a ouvert le feu une fois sur le chauffard qui refusait de s'arrêter malgré ses multiples injonctions, et après avoir percuté "plusieurs fois" la voiture des policiers a précisé la direction départementale de la sécurité publique (DDSP). Le conducteur originaire de Tunisie, connu des services de police pour 21 antécédents judiciaires selon une source policière, est décédé malgré des tentatives de réanimation. Il conduisait, sans permis, un véhicule signalé volé.

L'intervention a débuté lorsque le chauffard a été repéré sur la voie rapide, alors qu'il faisait "des zigzags extrêmement dangereux pour les automobilistes" a détaillé Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, en charge de la sécurité. L'automobiliste a quitté la voie rapide pour fuir un équipage de la police municipale.

Deux enquêtes ouvertes

Il s'est dirigé vers l'avenue Henri-Matisse où il a fait demi-tour pour ne pas rester bloqué dans la circulation. L'homme a ensuite percuté la voiture de la police nationale avec deux agents à bord, jusqu'à ce coup de feu mortel filmé par plusieurs témoins, qui est au centre de l'enquête confiée à l'IGPN.

"Notre collègue est en oblique, entre les deux voitures. Il est focalisé sur le conducteur et sur la situation de danger. Il est persuadé que son coéquipier est derrière lui, c’est ce qu’il a expliqué après les faits", a réagi Laurent Martin de Frémont, secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police FO des Alpes-Maritimes, à Nice-Matin. "Aujourd’hui, des images circulent, mais réinterpréter une situation à froid, ça ne veut rien dire".

Une seconde enquête a été ouverte pour "tentative d'homicide sur personne dépositaire de l'autorité publique", "recel de véhicule volé" et "refus d'obtempérer", qui a été confiée à la brigade criminelle de la sureté départementale. Les deux policiers ont été légèrement blessés lors du choc avec la voiture du fuyard.