Le jeudi 31 août 2023 à 19:55 - MAJ lundi 4 septembre 2023 à 19:39
Une policière âgée de 42 ans, mère de quatre enfants, a été tuée ce jeudi matin peu après 9 heures, à l'arme blanche, en pleine rue, dans une zone résidentielle du petit village de La Croix-de-la-Rochette, limitrophe de Valgelon-La Rochette, près de Chambéry (Savoie). La victime se trouvait en repos au moment des faits. Son ex-mari de 61 ans, déjà connu des services de police et de justice, est activement recherché par les forces de l'ordre. Il était toujours en fuite ce jeudi soir, indique le parquet de Chambéry dans un communiqué.
Le procureur de la République, Pierre-Yves Michau, donne de nouveaux éléments glaçants sur les circonstances de ce meurtre "probablement commis avec préméditation". Au moment des faits, la victime venait "de déposer l’un de ses enfants à la crèche de la commune où elle réside, et rentrait à son domicile à pied, accompagnée de son fils, âgé de trois années", précise le magistrat.
Le tueur aurait utilisé une machette
C'est à ce moment-là qu'elle a été attaquée "par un homme qui lui a porté plus d’une dizaine de violents coups au moyen d’une arme qui, d’après les constatations opérées sur place ultérieurement par le médecin légiste, pourrait être une arme de type machette". Les premières informations faisaient état de l'utilisation d'une batte de baseball. La mère de famille a rapidement été déclarée morte par les secours, tandis que l'agresseur avait pris la fuite.
Une enquête a été ouverte pour "assassinat", et confiée à la brigade et à la section de recherches de Chambéry. "Les enfants de la victime ont été pris en charge en milieu hospitalier dans le cadre du protocole de protection des mineurs", précise le communiqué.
Condamné en 2020
Le tueur présumé est l'ancien mari de la victime, "avec lequel elle a eu deux enfants, et dont elle avait divorcé en 2021, le couple étant alors domicilié à Nice". Suite à cette séparation, le suspect avait été condamné le 10 novembre 2020 par le tribunal correctionnel de Nice pour "non respect d’une ordonnance de protection" rendue au profit de la victime par le juge aux affaires familiales. Le couple a eu deux enfants âgés aujourd'hui de 14 et 16 ans.
La policière avait été mutée au commissariat de Chambéry en 2021, et était aujourd'hui en couple avec un policier, avec qui elle a eu deux enfants de 1 et 3 ans. "Depuis la mutation de la victime en Savoie , elle avait déposé contre son ex conjoint une plainte pour non paiement de pension alimentaire", poursuit Pierre-Yves Michau. "Pour autant, même si les relations entre les anciens conjoints étaient restées tendues, aucune autre procédure judiciaire n'était en cours dans le département de la Savoie sur plainte de la victime pour violences, harcèlement ou toute autre infraction, contre le mis en cause".
D'importants moyens de gendarmerie
Un peu plus tôt dans l'après-midi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué lors d'un point presse que la quadragénaire, qui avait "des divergences" avec le suspect, avait déjà "déposé des plaintes" contre lui. Le ministre, qui a évoqué un meurtre "ignoble", a également annoncé que d'importants moyens de gendarmerie avaient été déployés pour interpeller l'auteur présumé, notamment "quatre hélicoptères". Plusieurs dizaines de militaires sont engagés sur ces opérations de recherches. De longues constatations ont été réalisées sur la scène de crime par les techniciens en identification criminelle de la gendarmerie.
Gérald Darmanin (@GDarmanin) sur le meurtre d'une femme en Savoie ce matin: "Des moyens exceptionnels sont là pour retrouver l'auteur présumé" pic.twitter.com/hfZOyFjB6g
— BFMTV (@BFMTV) August 31, 2023
Le suspect, Georges D., qui est aide-soignant de profession, au profil "dangereux", est par ailleurs déjà connu des services de police, notamment pour des faits de violences et harcèlement, selon une source proche de l'affaire. Le tueur présumé, domicilié à Nice, aurait dormi deux jours dans sa voiture, au camping du Lac Saint-Clair, sans payer, selon deux témoins interrogés par Le Dauphiné. Une présence dans le secteur qui pourrait confirmer un peu plus la piste d'un acte criminel prémédité. Sur son profil Facebook, Georges D. a écrit dimanche dernier se sentir "déterminer", précisant être en "stage survivalisme". Le 10 août, il écrivait : "un animal blessé peut faire très mal", le tout accompagné de la photo d'un loup.