Le mardi 19 novembre 2024 à 18:32
48 heures après une intervention durant laquelle un homme de 30 ans a été mortellement neutralisé par le tir d'un policier, à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), les conditions légales de la légitime défense semblent réunies, indique ce mardi une source proche du dossier. Le policier qui a ouvert le feu a été placé en garde à vue peu après les faits, avant d'être laissé libre sans charge dimanche dans la soirée, a appris Actu17 auprès du parquet de Créteil.
Les faits se sont déroulés peu après 6 heures du matin, dans les parties communes d'un immeuble de la place Pierre-Semard, près de la gare RER de la commune. Les policiers ont été alertés par des habitants car un homme tapait à la porte d'un appartement et faisait du bruit. Un équipage de trois fonctionnaires de police-secours s'est dirigé sur place. À leur arrivée, les forces de l'ordre se sont retrouvées face au suspect qui les a menacées avec une arme de poing. Ce dernier, en état d'"excitation", a hurlé "Allah Akbar", selon des témoignages. L'un des fonctionnaires a alors ouvert le feu, touchant cet homme, dont le décès a été prononcé peu après, malgré l'intervention rapide des secours.
«Ce pistolet était en tout point semblable à une véritable arme à feu»
Les premières investigations ont montré que l'arme utilisée par le suspect était de type Airsoft. "Il était toutefois impossible de le deviner au moment de l'action, tout s'est passé très vite", souligne la même source. "Ce pistolet était en tout point semblable à une véritable arme à feu". Pour l'heure, on ignore si le suspect était sous l'empire de la drogue et de l'alcool au moment des faits. Les résultats de l'autopsie, et notamment de l'examen toxicologique, ne sont pas encore connus. "De nombreux mégots de joints ont été découverts dans l'appartement du suspect", précise une seconde source.
"A priori, il ne s’agit pas d’un profil radicalisé et la piste terroriste semble écartée, même si les vérifications se poursuivent", ajoute une source judiciaire. Le suspect était connu des services de police pour des faits liés aux stupéfiants et pour un fait d'apologie du terrorisme, selon nos informations.
Deux enquêtes ont été ouvertes dans cette affaire. La première "en flagrance des chefs d’une part de tentative d’homicide volontaire sur personne dépositaire de l’autorité publique, menaces de mort et apologie du terrorisme", précise le parquet, et la seconde pour "violences par une personne dépositaire de l’autorité publique ayant entrainé la mort sans intention de la donner". Le service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne (SDPJ 94) a été chargé des investigations pour la première enquête, tandis que l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) s'est vu attribuer la seconde.