Suspect armé de couteaux abattu à Saint-Étienne : la «légitime défense d'autrui» retenue

Un policier municipal de Saint-Étienne a ouvert le feu pour neutraliser un homme qui agressait une passante avec un couteau. L’assaillant, décédé malgré l’intervention des secours, avait commis un vol avec violences peu avant les faits et avait menaçait d'autres passants. Le procureur de la République a indiqué que l'état de "légitime défense d'autrui" était retenu dans cette affaire.
Suspect armé de couteaux abattu à Saint-Étienne : la «légitime défense d'autrui» retenue
Illustration. (Obatala-photography / Shutterstock)
Par Actu17
Le mercredi 27 novembre 2024 à 20:34

Un policier municipal de Saint-Étienne (Loire) a fait usage de son arme de service à deux reprises pour neutraliser un homme armé d’un couteau ce mardi 26 novembre, vers 17h30. Les faits se sont déroulés à l’angle des rues Charles-de-Gaulle et du Grand-Gonnet, où le suspect venait d’agresser une passante. Selon le procureur de la République, David Charmatz qui s'est exprimé dans un communiqué de presse ce mercredi après-midi, l’homme "a saisi la victime par le cou, l’a fait chuter au sol et lui a pointé un couteau de cuisine sous la gorge".

Malgré une intervention rapide des secours, l’agresseur, un Stéphanois de 31 ans, est décédé des suites de ses blessures. Identifié dans la soirée, il était "très connu des services judiciaires pour des délits d’atteintes aux biens et de violences". Il avait été libéré en mai dernier après avoir "purgé plus de cinq années de prison en exécution de plusieurs peines fermes", précise le magistrat.

Un périple violent avant l’agression

Le procureur souligne que l’individu avait commis plusieurs infractions en fin d’après-midi. Il s’était notamment rendu coupable "d’un vol avec violences dans un commerce" et avait déambulé armé de couteaux près de la place Jean Jaurès "dans une attitude menaçante pour les passants". Une enquête a été confiée à la division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS), avec l'appui de la division de la criminalité territoriale (DCT). Elle vise à reconstituer le parcours de l’assaillant, à recueillir les témoignages et à permettre aux victimes "d’être examinées par un médecin légiste et à bénéficier d’une aide psychologique au sein de l’IML".

Une seconde enquête, pour meurtre, a conduit au placement en garde à vue du policier municipal auteur des tirs. Celui-ci, en état de choc, a été pris en charge au CHU avant d’être entendu. Le policier a expliqué qu’il avait fait usage de son arme "pour neutraliser l’assaillant, craignant pour la vie de la victime qui risquait d’être égorgée". Les enregistrements de vidéosurveillance municipale confirment cette version et montrent que le policier a agi "en état de légitime défense d’autrui". La garde à vue a été levée "en cours de nuit", le témoignage du policier étant corroboré par les preuves recueillies.

La femme victime de l'agresseur a livré son témoignage à nos confrères du Progrès :

Une crise psychiatrique en cause ?

Les premières analyses n’ont révélé "aucune connotation terroriste" dans le parcours de l’assaillant. Son comportement semble être lié à une "décompensation psychiatrique". Le procureur a indiqué que l’homme avait appelé la police et les secours la nuit précédente, vers 01h30 du matin, pour signaler "des tendances suicidaires et un état de crise agressive". Toutefois, il avait pris la fuite avant l’arrivée des secours et n’était pas rentré chez lui. L’autopsie du défunt permettra d’éclairer davantage les circonstances du drame.