Le lundi 13 mars 2023 à 12:13
Onze personnes ont été placées en détention provisoire et une douzième personne a été libérée sous contrôle judiciaire dimanche à Paris, dans une affaire de trafic de stupéfiants avec l'Amérique latine, d'après plusieurs sources judiciaires. Les douze personnes ont été mises en examen pour importation, trafic et blanchiment de stupéfiants, association de malfaiteurs, corruption et infractions liées aux armes. Selon les sources, l'enquête a révélé que le trafic était organisé depuis l'Essonne, en particulier avec le Mexique.
Les arrestations ont été effectuées mercredi lors d'un coup de filet en région parisienne des enquêteurs de l'antenne de police judiciaire d'Évry, appuyée par les hommes de la brigade de recherches et d'intervention (BRI) de Versailles, de Nanterre, Financière et Anti-terroriste. Les suspects ont notamment été interpellés dans le quartier sensible de la Grande-Borne à Viry-Châtillon, dans l'Essonne.
Trois frères bien connus
Les policiers ont saisi pas moins de 70 kilos de cocaïne ainsi que deux armes. Selon une source proche de l'affaire, le réseau était dirigé par trois frères bien connus de la Grande-Borne qui avaient une mainmise sur le trafic de drogue dans la région. Ils étaient très riches et possédaient des biens à l'étranger, notamment en Guinée et à Dubaï.
Le réseau générait jusqu'à 400 000 euros de bénéfices par semaine. Parmi les treize personnes arrêtées, un douanier travaillant à l'aéroport de Roissy et un employé de la SNCF ont été interpellés. Le douanier aurait été payé 45 000 euros par valise pour fermer les yeux sur l'importation de cocaïne en provenance du Mexique. La source a également détaillé que chaque valise contenait entre 40 et 60 kilos de cocaïne et qu'il y avait une ou deux livraisons par semaine. Cette affaire de trafic de drogue est le fruit de deux ans de travail de la police judiciaire de Versailles.
Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a réagi à cette affaire vendredi dernier, réclamant "la fermeté la plus totale" après les interpellations. "Je refuse qu'une dérive individuelle jette le discrédit sur l'ensemble des agents qui, chaque jour, luttent sans relâche contre tous les trafics", a affirmé le ministre, en charge des douanes, dans son communiqué.