Le dimanche 25 juin 2023 à 13:25 - MAJ dimanche 25 juin 2023 à 13:39
Il pourra dire merci aux hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) de Paris et à leurs collègues de la sûreté territoriale du Val-de-Marne (ST 94). Un trafiquant de drogue présumé a échappé à un enlèvement grâce à l’intervention de la BRI-PP, comme l’avait révélé Actu17.
Un projet criminel fomenté par six hommes, âgés de 29 à 45 ans, interpellés le 14 juin dernier à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), à Moissy-Cramayel et à Melun (Seine-et-Marne). Ils ont tous été mis en examen avant d’être placés en détention provisoire.
Selon les informations d'Actu17, Karim Z., 42 ans, faisait l’objet d’étroites surveillances depuis de longues semaines. Domicilié à Champigny-sur-Marne, sa voiture avait été équipée d’une balise GPS par ses futurs ravisseurs afin de pouvoir suivre ses moindres déplacements. Ces derniers avaient également déjà trouvé un lieu de séquestration, - un ancien poulailler -, dans un corps de ferme situé dans le département de la Seine-et-Marne, où la victime devait être torturée. Les policiers ont également trouvé sur les suspects, des notes relatives à la séquestration à venir et à certains détails de la vie de leur cible, notamment concernant son épouse et leurs enfants, afin de lui faire avouer l’emplacement de son argent.
Quatre tonnes de résine de cannabis
On en sait également plus désormais, sur le profil de l’homme ciblé par ce commando. Karim Z., surnommé Rimka, était tombé dans les filets du service départemental de police judiciaire (SDPJ) du Val-de-Marne, le 6 avril 2017, après la saisie spectaculaire de 4 tonnes de résine de cannabis, dissimulées au milieu d’une cargaison d’oignons à Gonesse (Val-d'Oise). A l’époque, les enquêteurs avaient identifié le mode opératoire pas banal mis en place par ce grossiste présumé, en lien avec un autre narcotrafiquant francilien, surnommé Benzé.
Six boxes souterrains, utilisés comme lieux de stockage de véhicules utilitaires volés, - des Renault Kangoo -, dans lesquels étaient chargés des dizaines de kilos de haschisch, conditionnés sous la forme de valises marocaines, avaient été localisés et placés sous surveillance à Champigny-sur-Marne et Charenton, mais aussi dans les 12e et 14e arrondissements à Paris. Rimka et Benzé avaient même été filmés en train de manipuler des savonnettes de cannabis dans l’un de ces boxes.
Les policiers avaient aussi observé de nombreux déplacements de ces véhicules à destination d’Epinay-sur-Orge (Essonne), Antibes, Nice (Alpes-Maritimes), Dourges (Pas-de-Calais), Nevers (Nièvre), Marange-Silvange (Moselle), Le Mans (Sarthe), Rive-de-Gier (Loire) et Saint-Brieuc (Côtes d’Armor).
Un train de vie en «totale inadéquation» avec leurs revenus
La perquisition de ces "planques" avait aussi permis la découverte de plus de 300 kilos de résine de cannabis ainsi que d’un pistolet semi-automatique Colt 45 et ses munitions. La fouille de l’appartement de Rimka avait éclairé les enquêteurs sur le train de vie de cet agent RATP en disponibilité et de sa compagne, en "totale inadéquation" avec leurs revenus. De nombreux vêtements, sacs et chaussures de luxe avaient notamment été saisis. Des documents en lien avec l’achat d’un terrain à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), d’une valeur de 350 000 euros, avaient également été découverts.
Au fil de l’instruction de cette affaire suivie par un magistrat-instructeur du tribunal judiciaire de Créteil, Karim Z., avait avoué "une dizaine de transports de drogue", tout en refusant de révéler les noms de ses fournisseurs et clients et avait indiqué avoir basculé "du vol de voitures" vers le trafic de stupéfiants pour "rembourser des dettes".
Rimka avait été placé en détention provisoire pendant près d’un an avant d’être remis en liberté.