Le mercredi 16 août 2023 à 11:46
Un homme a été mis en examen à La Rochelle (Charente-Maritime) ce mardi soir, avant d'être placé en détention provisoire. Il est poursuivi pour s'être violemment rebellé lors d'un contrôle de police et d'avoir sectionné le doigt d'un policier en le mordant.
Cette agression s'est déroulée peu après 17 heures sur le quai Georges-Simenon. Un homme à vélo qui porte des oreillettes refuse le contrôle de police et s'énerve face aux CRS qui souhaitent le verbaliser. Il n'a pas de document d'identité sur lui et les forces de l'ordre font appel à un équipage local pour procéder à cette verbalisation.
Une patrouille de trois policiers de la brigade anticriminalité (BAC) arrive sur place et la tension monte encore. Ces derniers informent le suspect qu'il va être conduit au commissariat pour une vérification d'identité, avant d'être verbalisé. L'homme refuse et se rebelle, mord le policier de la BAC et recrache son morceau de doigt. Les policiers parviennent à l'amener au sol et le maîtriser tant bien que mal, sous les yeux de passants médusés. Un témoin a filmé une partie de la scène et a publié sa vidéo sur les réseaux sociaux.
60 jours d'ITT
Au terme de sa garde à vue, le suspect qui a déclaré être âgé de 31 ans, qui est de nationalité française et qui était jusqu'ici inconnu des services de police, a été déféré. Le vice-procureur de La Rochelle, Hervé Charles, nous indique qu'il a été mis en examen des chefs de "violence sur personne dépositaire de l'autorité publique suivie de mutilation ou infirmité permanente", "violence sur une personne dépositaire de l'autorité publique suivie d'incapacité n'excédant pas 8 jours", et "outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique". Une information judiciaire a été ouverte.
Le policier amputé a été hospitalisé et opéré. Soixante jours d'incapacité totale de travail (ITT) lui ont été attribués à ce stade. "Il va conserver des séquelles à vie de cette blessure", précise une source proche de l'affaire. Ses deux collègues de la BAC ont également été blessés durant cette intervention. L'un s'est vu attribuer cinq jours d'ITT, le second trois jours.
«Cette intervention banale est devenue un drame pour lui et ses collègues»
"Notre collègue est épuisé par ce drame qui le touche au plus profond de son âme", réagit Tyssem Bahaj, secrétaire départementale du syndicat Unité SGP Police FO. "Il a été mutilé avec une telle violence que, psychologiquement, cette intervention banale est devenue un drame pour lui et ses collègues primo-intervenants". La représentante syndicale insiste sur le niveau de violences "inqualifiable" auquel les policiers sont confrontés. "Face à une haine anti-flic devenue banale pour certains, le policier se retrouve souvent seul face à la misère sociale".
"Notre collègue n'a pas reçu le soutien du ministre de l'Intérieur, ni du président de la République. Aujourd'hui, bien que soutenu par notre directeur départemental (DDSP), notre collègue, meurtri et mutilé dans l'exercice de ses fonctions, n'a reçu aucune attention de la part de la haute hiérarchie", déplore Tyssem Bahaj.